• Certain(e)s, par préjugé antireligieux et/ou par méconnaissance manifeste du sujet, s'imaginent allègrement que les différentes formes de spiritualité païennes ne sont que des religions fonctionnant de la même façon que les trois grandes religions monothéistes officielles, prétendant chacune détenir «la vérité» seule et unique, imposer leurs vues de façon universelle au nom de dogmes figés et centralisés, ne tolérant ni l'incroyance, ni l'existence d'autres croyances, etc etc. En réalité, rien n'est plus inexact, et ce sont bien au contraire les païens qui, victimes de leurs propres principes fondamentaux en matière de tolérance et de liberté de conscience, ont depuis des siècles subi l'intolérance et les pires persécutions de la part des religions dites «révélées», dès lors que celles-ci ont eu les moyens d'imposer leurs diktats.

    Au contraire de ces dernières, il n'existe en effet aucune velléité de prosélytisme de la part des divers courants du paganisme dont certains existent encore aujourd'hui (traditions celto-druidique, germano-nordique, greco-romaine, Wicca, shamanismes, Hindouisme, etc).
    Par exemple, comme le fait remarquer avec raison le site de l'Assemblée Universelle des Druides d'Arduina (Source : http://www.druides-arduina.org/index.php ) :

    "Le druidisme moderne est une Tradition philosophique inspirée du druidisme antique qui récuse toute assimilation à une quelconque religion, secte, ou idéologie politique.
    Le druidisme soutient l’idée du libre choix. Il réprouve toute forme d’intolérance et d’exclusivité culturelle ou religieuse.
    Fondamentalement initiatique, la Tradition druidique évite le prosélytisme ostentatoire et ne cherche pas à convertir."



    Le fait est que jamais les divers paganismes n'ont cherché à imposer leur foi à d'autres peuples (Croisades, missionnaires, guerres "saintes"...), ni n'ont persécuté les hérétiques ou les incroyants au sein de leurs propres peuples (Inquisition, bûchers, procès religieux...).
    Il est donc bien évident qu'en matière de tolérance, au moins à ce niveau, aucune comparaison n'est possible avec les 3 grandes religions "du Livre"...

    Aussi, pour information et pour mémoire, je vous invite à prendre connaissance ci-dessous d'une petite liste non-exhaustive des agissements perpétrés depuis environ 2000 ans par l'Eglise chrétienne pour asseoir sa domination aux dépens des païens, tant en Europe qu'au Proche Orient, en Afrique et dans le Nouveau Monde.
    Cette chronologie est forcément incomplète, ne s'attardant que sur quelques faits marquants et significatifs tout autant que symboliques. Elle ne peut bien sur pas se permettre de développer longuement chaque événement. En outre, ne sont pris en compte ici -car c'est le sujet traité- que les faits concernant directement le paganisme. Il y aurait bien sûr beaucoup à dire, aussi, sur les multiples crimes et exactions commis par l'Eglise tout au long de son histoire contre les diverses hérésies chrétiennes, contre les incroyants, ainsi que contre les tenants d'autres religions monothéistes rivales. Mais tel n'est pas le but de l'énumération qui suit. Elle a simplement pour objet de vous montrer de quelle façon, depuis la christianisation de l'Empire romain jusqu'à nos jours, cette religion « d'amour et de tolérance» n'a supplanté le paganisme qu'aux moyens de la force, de la contrainte, de l'imposition, du crime et de la terreur de masse.
    Comme vous le verrez, celles-ci vont crescendo, et cette chronologie est on ne peut plus édifiante... Bonne lecture.

    Hans CANY


    _________________________________________________



    2000 ANS DE RELIGION D'AMOUR ET DE TOLERANCE CHRETIENNE : LE MARTYROLOGE DES PAÏENS



    + 323 : L'empereur romain Constantin, premier souverain ouvertement favorable aux chrétiens, ordonne la destruction du temple d'Aphrodite à Aphaca, au Liban, et du temple de Mambré en Palestine. Ces temples sont censés «profaner le lieu où est apparu Abraham»...

    + 326 : Destruction du temple d'Asclepios à Aigeai, en Cilicie.

    + 330 : Fermeture du temple de Belenos-Apollon à Bayeux, en Gaule.

    + 346 : Première interdiction des cultes païens.

    + 353 (1er aout) : Défaite du dernier prince païen, Magnence, face à Constance II.

    + 354 (1er décembre) : Interdiction sous peine de mort de faire des sacrifices dans l'enceinte de temples païens.

    + 357 : Le dernier ex-voto est consacré dans le temple d'Apollon à Rome.

    + 358 (19 décembre) : Interdiction de tous les rites utilisant des statues comme support.

    + 363 (26 juin) : Mort de l' Empereur Julien, dernier empereur romain païen , qui avait tenté de restaurer le paganisme.

    + 364 (août) : Valentinien signe le dernier édit de tolérance envers les païens.

    + 365 : Règne éphémère de Procope, dernier empereur romain païen d'Orient.

    + 367 : Malgré les protestations du Pape, le Préfet de Rome, le païen Vettius Agorius Praetextatus, fait restaurer le portique des Douze Olympiens.

    + 370 (12 mars) : Exécution de Maxime d'Ephèse (philosophe et théurge, ancien conseiller de l'Empereur Julien), ainsi que du philosophe Simonidès.

    + 371 : Début de la christianisation officielle de la Gaule par Saint Martin : début de la destruction -souvent sous la contrainte- de lieux sacrés, de temples, d'arbres, de fontaines...

    + 383 : Influencé par Saint Ambroise, l' Empereur Gratien abandonne le titre de Pontifex Maximus, et supprime les dernières subventions versées à des prêtres païens.

    + 384 : Première majorité «chrétienne» au Sénat de Rome. Multiplication des conversions opportunistes, dictées par l'intérêt mais aussi par la crainte.

    + 386 : L'intervention de l'armée est nécessaire pour détruire les temples païens de Palmyre et d'Apamée. Partout, des milices chrétiennes terrorisent l'Egypte, le Liban, la Syrie...

    + 390 : Plaidoyer païen du Préfet de Rome Symmaque, et discours «Pro templis» du dernier grand rhéteur grec Libanios, ami fidèle de Julien.

    + 391 (24 février) : Interdiction des cultes païens à Rome.

    + 391 (26 juin) : Interdiction des cultes païens en Egypte. Destructions massives, notamment celle du Sérapeion d'Alexandrie, malgré la résistance de la population et du philosophe Olympios. Répression des révoltes, fuite des fidèles...

    + 392 : Mort de Tatianos, dernier Préfet du Prétoire non chrétien.

    + 392 (15 mai) : Le roi franc Arbogast, un païen, prend le pouvoir à Rome avec l'aide de plusieurs grandes familles romaines restées fidèles à leur foi païenne, les Symmachi et les Flaviani.

    + 392 (8 novembre) : Interdiction par Théodose de tous les cultes païens, et suppression de la liberté de pensée. Ce souverain chrétien ordonne la fermeture et la destruction de tous les temples.

    + 393 : Interdiction des Jeux Olympiques.

    + 394 (5 septembre) : Défaite d'Arbogast, qui arbore des étendards frappés du portrait d'Hercule. Fin de la dernière tentative de restauration païenne, et épuration de l'aristocratie romaine par les chrétiens.

    + 398 : Porphyre (le «saint» chrétien, pas le philosophe auteur du «Contre les Chrétiens» !) fait fermer les temples de Gaza.

    + 399 : Le Préfet de Damas reçoit l'ordre de raser les temples ruraux. Début d'une vague de destructions de temples païens en Afrique du Nord, avec la bénédiction de Saint Augustin. Répression aussi des révoltes populaires qui font suite à ces destructions.

    + 402 : Destruction des derniers temples de Gaza, et nouvelle répression des révoltes suscitées par cette destruction.

    + 405 : Saccage des temples de Phénicie par des moines chrétiens.

    + 408 : Confiscation des revenus des derniers temples.

    + 408 (14 novembre) : Edit interdisant l'accès de la haute administration romaine aux non chrétiens. En Italie, le comte Générid s'oppose à son application.

    + 410 : Dernier culte druidique attesté en Gaule armoricaine.

    + 410 (24 août) : Le Wisigoth Alaric, dont les hommes sont officiellement «chrétiens», fait le siège de Rome. Le Pape refuse l'aide des païens pour protéger la ville. Après la chute et le pillage de Rome, les païens survivants sont dénoncés par leurs voisins chrétiens aux envahisseurs...

    + 415 : Assignation des prêtres païens à résidence, et confiscation de leurs biens en Afrique. Assassinat d' Hypathie, poétesse et philosophe païenne née en 370, par des moines chrétiens à l'instigation de l'évêque Cyrille d'Alexandrie. Elle est lynchée, massacrée à coups de tessons. Les morceaux de son corps déchiqueté sont exhibés dans les rues puis brûlés.

    + 416 (7 décembre) : Les païens sont exclus de l'armée, de l'administration et de la Justice.

    + 423 : Les empereurs Honorius et Théodose II promettent protection aux païens «qui se tiendront tranquilles»...


    + 431 : Le Concile d'Ephèse décide de fixer dans cette ville le lieu d'enterrement officiel de la mère de Jésus. Les nombreux temples de cette ville, voués à la déesse Artemis, et dont le rayonnement s'étend sur tout le monde antique, sont saccagés et détruits : il faut faire place aux églises !

    + 435 : La peine de mort est de nouveau promise aux païens pratiquants. Un nouvel édit ordonne la destruction des temples encore intacts.

    + 438 (31 janvier) : Confirmation de la loi prévoyant la peine de mort pour les païens.

    + 451 (4 novembre) : La peine de mort prévue pour les pratiquants est étendue au propriétaire du local où a lieu le culte.

    + 455 : pillage de Rome par Genséric.

    + 475 : Dans la plaine du Landry, à l'emplacement d'un ancien lieu de culte druidique, est construite la première abbaye chrétienne de Catulliacum dédiée à Saint Denis.

    + 476 : Fin officielle de l'Empire romain d'Occident.

    + 482/488 : Dernières révoltes païennes en Asie Mineure. Le poète païen Pampréprios est décapité en 488.

    + 485 (27 avril) : Mort du philosophe grec Proclos à Athènes. C'était le dernier grand philosophe non chrétien.

    + 486 : Chasse aux temples clandestins d'Isis en Egypte. Assassinat du dernier des grands généraux païens, Marcellinus, vainqueur des Vandales en Sicile et en Sardaigne.

    + 496 (21 décembre) : Chlodwig, plus connu sous le nom latinisé de Clovis, roi des Francs, choisit de se faire «chrétien» pour obtenir le soutien de l'Eglise. Conversion officielle obligatoire de son armée et de l'ensemble de ses sujets.

    + 515 : Christianisation totale de la région de la Mer Morte. L'Empereur Justinien rend le baptême obligatoire, et renouvelle la peine de mort prévue pour les non chrétiens.

    + 529 : Justinien ferme l'école platonicienne d'Athènes. Certains philosophes s'enfuient en Perse, où ils créent une école néo-platonicienne païenne à Harrân. Elle survivra jusqu'au Xième siècle.

    + 537 : Fermeture officielle du temple d'Isis à Philae, dans le sud de l'Egypte, après une longue série de persécutions à l'encontre des païens qui s'y étaient réfugiés.

    + 542 : Jean d'Ephèse est nommé prévôt préposé aux païens d'Asie Mineure. Il s'ensuit aussitôt une vague de persécutions anti-païennes sans précédent.

    + 550 : Christianisation totale de la Galice et de la Sardaigne.

    + 555 : Fin du culte de Baal à Baalbeck, au Liban.

    + 573 : Bataille d'Armtered près de Carlisle, en Grande Bretagne. Fin du dernier royaume païen de la région. Le druide Merlin s'enfuit en Ecosse.

    + 580 : L'empereur Tibère déclenche une nouvelle vague de persécutions anti-païennes, qui est particulièrement féroce au Liban. Des milliers de païens sont arrêtés, torturés, crucifiés. Parmi eux, le gouverneur d'Antioche, Anatolios, surpris en train de prier Zeus. C'est la première Inquisition connue.

    + 582 : L'Empereur Maurice relance les persécutions et les tortures.

    + 589 : Le Concile de Narbonne condamne l'usage de dédier le jeudi à Jupiter (jeudi = jour de Jovis, Jupiter)

    + 625 : Le Concile de Reims condamne les chrétiens qui participent aux festins des païens.

    + 743 : Le Concile de Lestines condamne les «superstitions vivaces» païennes («Sacra Iovis et Mercuri...»).

    + 772 : Charlemagne commence la christianisation forcée des Saxons. Destruction de l'arbre sacré Irminsul, dans le lieu de culte d'Eresburg.

    + 782 : Massacre de Werden, toujours à l'instigation de Charlemagne. Plus de 4500 Saxons ayant refusé d'être baptisés sont massacrés.

    + 789 : Loi interdisant les cultes rendus aux arbres, pierres et fontaines.

    + 794 : Une loi impose de couper tous les arbres sacrés.

    + 800 : Charlemagne ordonne la destruction de toutes les «pierres païennes». Beaucoup de mégalithes sont alors renversés, et parfois enterrés.

    + 850 : Christianisation des derniers villages païens du Péloponnèse, dans le sud de la Grèce.

    + 867 : Une loi capitulaire de Louis le Débonnaire est promulguée contre «Diane, les sorcières, et le retour de l'idolâtrie»...

    + 950 : Fermeture du temple païen de Carrhae, le dernier en Orient devenu entre temps terre d'Islam...

    + 966 : Christianisation forcée de la Pologne.

    + 978 : Mort de Domnal Hua, dernier roi d'Irlande ayant encore des druides à sa cour.

    + 989 : Baptême du prince Vladimir en Russie.

    + 997 : Christianisation de la Hongrie.

    + 1037 : Dernières révoltes païennes en Pologne.

    + 1047 : Le futur Guillaume le Conquérant défait une armée de Normands païens au Val des Dunes.

    + 1050 : Fermeture de l'école néo-platonicienne de Carrhae par les Turcs seldjoukides. Fin de la christianisation officielle de la Scandinavie.

    + 1230-1283 : Une série de bulles papales autorise les chevaliers teutoniques à mener croisade en Prusse et dans les Pays baltes. Ce prétexte les autorise à germaniser, christianiser et/ou exterminer les tribus borusses (vieux Prussiens) de la région.

    + 1386 : L'annexion de la Lituanie païenne par la Pologne chrétienne met fin au dernier royaume païen d'Europe.

    + 1409/1410 : La Samogitie, une province du nord-est de la Lituanie qui est restée majoritairement païenne, se révolte. Les Chevaliers teutoniques interviennent, mais sont battus à la bataille de Tannenberg par une coalition de Polonais et de Lituaniens.

    + 1452 : Mort du philosophe byzantin Georges Gémiste Pléthon, considéré par certains comme le premier des «néopaïens».

    + 1453 : Fin officielle de l'Empire romain d'Orient.

    + 1493 : Début de la christianisation forcée des Indiens d'Amérique. Point de départ d'un véritable ethnocide à très grande échelle, commençant notamment par la destruction des civilisations païennes d'Amérique du Sud (Incas) et d'Amérique Centrale (Aztèques).
    En Europe, le Concile de Trente lance une nouvelle vague de christianisation des campagnes (preuve qu'elles n'étaient alors pas aussi chrétiennes qu'on tend trop souvent à le croire !), qui durera plus d'un siècle.

    + 1850 : Début des missions d'évangélisation (parfois soutenues par les armées coloniales) en Afrique et en Asie.

    + 1937 (14 mars) : Le Pape Pie XII proclame : «Notre Dieu [...] n'admet ni ne peut admettre à côté de Lui aucun autre dieu» (Encyclique «Mit brennender Sorge»).

    + 1943 : Le régime collaborationniste de Vichy, notoirement catholique et conservateur, interdit la revue néo-druidique bretonne «KAD»

    + Années 1930 et 1940 : En Allemagne, le régime hitlérien, dont certains hauts dignitaires sont chrétiens, persécute et interdit de nombreuses associations et publications néopaïennes.

    + 1988 : Ouverture d'écoles coraniques dans les derniers villages païens Kalash au Pakistan.
    En matière de persécutions et de conversions plus ou moins forcées des païens, l'Islam n'a en effet jamais rien eu à envier au Christianisme...

    + 1989 : Agitation de diverses sectes chrétiennes américaines contre l'existence d'associations néopaïennes.


    Etc etc.

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  • Alors que j'affiche très volontiers ma tolérance absolue en matière de spiritualité, au nom de la liberté de conscience la plus élémentaire, on me demande parfois quelle est ma position au sujet de l'abattage rituel et des sacrifices animaux effectués dans le cadre de telle ou telle pratique religieuse. Par ce petit texte, j'entends donc apporter une réponse parfaitement claire à cette question.

     

    Je suis, bien sûr, très farouchement opposé à ce genre de "rites" barbares, d'où qu'ils viennent, et quelle que soit la religion dont se réclament ceux qui s'y adonnent, fussent-ils musulmans, juifs, païens ou n'importe quoi d'autre. Ces crimes abjects doivent être abolis. Je suis et resterai toujours absolument intraitable sur ce point. Je parle non seulement de l'abattage "rituel" des animaux dits "de boucherie", acte ignoble entre tous, mais aussi des divers sacrifices effectués à l'occasion de cérémonies.

     

    A mon sens, la pratique du sacrifice animal ou humain relève de surcroit d'une conception spirituelle de très bas étage, qui confine à la superstition et à la bêtise pure et simple.Bien sûr, je comprends le principe de la chose : il s'agit de renvoyer le souffle de vie ou l'âme vers sa source créatrice, dans l'espoir de susciter l'attention de la divinité et de s'attirer ses bonnes grâces. Il n'en demeure pas moins que je trouve cela non seulement criminel, mais aussi immoral et totalement stupide.

    Au nom de quoi Dieu (ou une quelconque divinité), pourvoyeur de vie (et parfois "tout Amour"), pourrait-Il être ravi que l'on ôte ainsi la vie et/ou l'âme qu'Il est censé avoir donné à une de Ses créatures, et qu'on la lui renvoie de façon violente et anti-naturelle ?!? Cela ne tient pas debout, c'est absurde. Et encore plus si la victime du sacrifice n'est pas consentante !! (Il semblerait que dans certains cas, et dans diverses traditions, certains sacrifiés humains aient été parfaitement consentants. Ce qui est alors un "moindre" mal, mais cela reste tout relatif...)

     

    Chez de nombreux païens de toutes traditions, y compris chez la grande majorité des hindous, les sacrifices ont depuis longtemps pris la forme d'offrandes végétales et de nourriture. On ne peut décemment que s'en réjouir.

     

    A mes yeux, les musulmans ou juifs qui égorgent des moutons, comme les simili païens qui, à notre époque, s'adonnent ou voudraient s'adonner à des choses du même tonneau, ne sont que sont qu'un ramassis de criminels et de sinistres imbéciles.

     

    Tous les peuples, toutes les cultures et toutes les religions ont, à un moment ou un autre de leur existence, pratiqué le sacrifice humain et/ou animal. Mais arrive toujours un moment où il faut savoir faire preuve de discernement, en opérant une distinction entre ce qui est essentiel et conserve une valeur intemporelle d'une part, et ce qui porte clairement la marque de son temps et des moeurs qui y sont liées d'autre part. L'ancienneté (relative) d'une pratique n'est en aucun cas le gage de sa légitimité et de sa moralité, très loin s'en faut.

     

    Le divin ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Il est non seulement le souffle de vie, mais aussi l'esprit, et ce que nous nommons quasi-instinctivement l'âme, sans même parfois pouvoir définir précisément cette dernière. L'esprit et l'âme appartiennent à tout ce qui peut penser, à des degrés divers. Mais le souffle de vie, lui aussi parcelle du divin, réside en tout ce qui vit. Même en ce qui ne peut ni penser ni souffrir au sens animal du terme. Ce sont l'esprit et l'âme qui permettent de percevoir les sensations physiques et mentales : la douleur, la souffrance, le bien-être et les émotions, heureuses ou non.

     

    TOUS les animaux, même les plus "primitifs" et les plus "insignifiants", sont au moins pourvus d'un esprit, qui en fait des êtres SENSIBLES, capables de se mouvoir et d'agir en fonction de leurs besoins, d'adapter leur comportement en fonction des circonstances, etc.

     

    Et c'est pourquoi, à mon sens, toute conception spirituelle un tant soit peu élevée se doit de tenir compte de toute vie, mais aussi et surtout de toute vie sensible, à sa juste valeur.

     

    Hans CANY, le 27 juillet 2010 E.V.

     

     

    hans cany,religions,végétarisme,libération animale,paganisme

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    Avez-vous déjà noté les étonnantes similitudes et correspondances symboliques entre les noms que portent les jours de la semaine dans les différentes langues européennes ?

    Au-delà des évidentes parentés entre les langues de souche germanique (comme par exemple l'anglais et l'allemand), force est de constater, à quelques exceptions près, leurs remarquables concordances sur le plan symbolique, non seulement de par les noms des planètes auxquelles chaque jour fait référence, mais également et surtout de par les divinités et leurs attributions qui y sont associées.

    Pour ne prendre qu'un exemple très simple, examinons de plus près les correspondances de ces noms entre trois langues européennes bien connues, le français, l'anglais, et l'allemand :



    Français : Lundi ("Jour de la Lune")

    Anglais : Monday ("Jour de la Lune")

    Allemand : Montag ("Jour de la Lune")



    Français : Mardi ("Jour de Mars", dieu de la guerre)

    Anglais : Tuesday ("Jour de Tyr", dieu de la guerre)

    Allemand : Dienstag ("jour de Thincsus", dieu de la guerre)



    Français : Mercredi ("Jour de Mercure")

    Anglais : Wednesday (Wodan's Day, "Jour de Wodan" ==>correspondance Mercure-Lug-Wodan/Odin)

    Allemand : Mittwoch ("Milieu de la semaine" ==> sans correspondance)



    Français : Jeudi ("Jour de Jupiter", dieu de la foudre)

    Anglais : Thursday ("Jour de Thor", dieu de la foudre)

    Allemand : Donnerstag ("Jour de Donar/Thor", dieu de la foudre)



    Français : Vendredi ("Jour de Venus", déesse de l'amour)

    Anglais : Friday ("Jour de Freya", déesse de l'amour)

    Allemand : Freitag ("Jour de Freya", déesse de l'amour)



    Français : Samedi ("Jour de Saturne")

    Anglais : Saturday ("Jour de Saturne")

    Allemand : Samstag ("Jour de Saturne")



    Français : Dimanche ("Dominus Dies", interprétation chrétienne tardive où le Dieu biblique remplace le Dieu Soleil)

    Anglais : Sunday ("Jour du Soleil")

    Allemand : Sonntag ("Jour du Soleil")




    Loin d'être le fruit de coïncidences liées aux hasards de l'évolution linguistique, ce fait en apparence anodin ne l'est pas du tout, puisqu'il illustre non seulement la pérennité des symboles mythologiques païens jusqu'à l'époque actuelle , mais aussi et surtout les étroites affinités spirituelles et culturelles ayant persisté de tous temps entre les divers peuples apparentés à l'indo-européanisme (quelles que soient les branches auxquelles se rattachent leurs langues respectives : germaniques, latines, celtiques, etc).

    Le patrimoine spirituel et culturel de tous les peuples européens constitue bel et bien un creuset civilisationnel commun. Et c'est à nous, Européen(ne)s modernes, dépositaires de ces traditions ancestrales, qu'il incombe de retrouver la trace d'une mémoire trop longtemps occultée. Car, pour paraphraser Nietzsche, l'avenir appartient aux peuples qui auront la plus longue mémoire...

     

    Hans CANY

    hans cany,paganisme,identité & racines,religions




     

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  • Les rois de France, et avec eux toute la noblesse/aristocratie française, se sont de tous temps réclamés de la lignée directe des Francs, et par-là même de mystérieuses origines "troyennes"...
    Un mystère qui n'en est pas véritablement un, en fait.
    Les sources concernant les Francs avant les "Grandes invasions" sont hélas fort rares, et il serait particulièrement intéressant de retrouver des informations se rapportant à leur spiritualité païenne, qui de toute évidence devait se rapporter à la Tradition germano-nordique, comme chez tous les Germains.
    Concernant la fable des origines "troyennes", il me semble évident que ce mythe a été construit de toutes pièces à des fins stratégiques/politiques, et qu'il s'est surtout imposé à partir de la "conversion" opportuniste de Khlodwig (plus connu sous la forme romanisée Clovis) au christianisme, en 496. Ce mythe s'est par la suite instauré avec les dynasties mérovingienne puis carolingienne, et a en effet perduré dans la lignée des rois de France jusqu'au XVIIIème siècle.
    L'objectif de cette fable plus que douteuse ne fait guère de doute. Les Francs, qui sont devenus les plus "romanisés" des Germains, avaient en effet pour ambition de prendre la relève du défunt Empire Romain d'Occident. Pour asseoir la légitimité de cette prétention, quoi de mieux que d'adopter officiellement la religion de l'Eglise de Rome, et de mettre en avant ces prétendues "origines troyennes", qui les assimilaient de facto aux racines mythiques du peuple romain (Enée etc) ?...
    Les dessous de la manoeuvre me semblent on ne peut plus claires. Je pense qu'on ne peut décemment pas ajouter foi à cette légende, et que les Franks étaient juste d'ascendance germanique, comme tous les autres peuples assimilés. Et cela, même s'il est exact qu'ils se sont très tôt latinisés/romanisés, par pur intérêt.
    La langue franque a cependant perduré dans la lignée royale jusqu'à l'avènement de Hugues Capet, en 986, premier roi de France a ne plus avoir su parler germanique.

    En tout cas, il est souvent dit qu'avant cette romanisation, les Francs ignoraient l'écriture, ne s'appuyant que sur la tradition orale. D'où l'extrême rareté des sources anciennes précises les concernant.... Ceci dit, il serait intéressant de savoir s'ils ont anciennement fait usage des runes par exemple, au moins à des fins symboliques et/ou magiques.
    La période antérieure à leur christianisation mérite une attention toute particulière..

    J'ajoute que je m'insurge contre la vulgate officielle qui prévaut depuis peu (politiquement correct oblige...), et qui affirme que finalement, les "Grandes invasions" n'auraient pas été si importantes que cela numériquement parlant, que les peuples en question n'auraient laissé que peu ou pas de traces de leur passage, et autres fariboles. Les Francs, entre autres, ont été beaucoup plus nombreux à s'implanter dans les régions nord que ce que les thèses à la mode et certains historiens "autorisés" prétendent actuellement. Dans le cas contraire, il est bien évident qu'ils n'auraient pu laisser autant de marques sur les plans toponymique, linguistique, hématologique etc

    Hans CANY

     

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  • Pensez vous, comme certains sceptiques, que ce ne sont là que "des artefacts", ou bien... ?
    Vérification faite, sur Google Earth, on voit tout de même bel et bien ceci :

    L'Atlantide localisée au large des Açores, via Google Earth ?

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    CRUACHAN : Celtica (Voice of the Morrigan)

    CRUACHAN : Celtica

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    FALKENBACH : Where His Ravens fly


    FALKENBACH : Where His Ravens fly

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    Alors que beaucoup trop de gens s'obstinent à considérer le français comme une langue prétendument "latine", je m'inscris en faux contre une telle assertion.

    Contrairement à l' italien, à l'espagnol, au portugais et au roumain, qui sont effectivement des langues latines à part entière, le français n'est en fait que partiellement une langue "latine" (romane, devrait-on d'ailleurs dire de façon plus juste en ce qui le concerne)...

    En effet, outre le latin, les apports qui l'ont formé sont également constitués d'éléments grecs, celtiques, et germaniques (francique mais pas seulement, et l' apport germanique dans le français est loin d'être négligeable).

    En fait, le français est un "patchwork". C'est une langue qui se situe à l'exact carrefour des idiomes gréco-latins, celtiques, et germaniques.

    La plupart des gens n'ont pas conscience, par exemple, du rôle capital qu'a rempli le celtique ancien dans la formation de la langue française.
    Beaucoup plus de traces du celtique continental gaulois qu'on ne le croit généralement sont en effet passées dans le français, contrairement aux idées reçues. Environ 300 mots courants -voire "populaires"- nous viennent directement du celtique ancien.

    Quelques exemples parmi beaucoup d'autres :

    à ==> du gaulois "ad" (même sens)
    abriter ==> du gaulois "abbritto/abbratto"
    agacer ==> du gaulois "agacio"
    aigre ==> du gaulois "acer/acros"
    ainsi ==> du gaulois "ensindo/insindo"
    ajonc ==> du gaulois "ation/action"
    alise ==> du gaulois "alisia/alesia"
    aller ==> du gaulois "alo"
    alouette ==> du gaulois "alauda/aloda"
    alpe ou alpes ==> du gaulois "alpa"
    ambassade ==> du gaulois "ambactiata" ("ambactos" = serviteur, envoyé, ambassadeur)
    andouiller (de cerf) ==> du gaulois "antolio"
    anguille ==> du gaulois "angis"
    ardoise ==> du gaulois "artesia/ardesia"
    argent ==> du gaulois "argenton"
    argot ==> du gaulois "arcato/arcoto"
    arpent ==> du gaulois "arependis"
    arracher ==> du gaulois "arraco/arranco/exraco"
    arrimer ==> du gaulois "arrimmo"
    attelle ==> du gaulois "astella"
    auvent ==> du gaulois "aubannos"
    bac (bâteau) ==> du gaulois "baccos/bascos"
    bâche ==> du gaulois "basca/bascia"
    bachelier ==> du gaulois "baccalarios"
    badine, baderne, bâton ==> du gaulois "batina/basterna"
    bagarre ==> du gaulois "bago"
    bague ==> du gaulois "bacca/baga"
    baie (maritime) ==> du gaulois "bacia/bacco"
    baille (eau) ==> du gaulois "badila"
    baiser ==> du gaulois "basio", dérivé de "busio" (bouche, lèvre)
    balai ==> du gaulois "banatlos"
    balcon ==> du gaulois "balacon"
    balise ==> du gaulois "balisia/balidia"
    balle/boule/ballon ==> du gaulois "balla/bolla"
    bancal ==> du gaulois "bancalis"
    baril ==> du gaulois "barriclo"
    barrique ==> du gaulois "barrica"
    bas ==> du gaulois "bassos"
    bassin ==> du gaulois "baccinon"
    bec ==> du gaulois "beccos"
    bêche ==> du gaulois "besca/bethica"
    beigne ==> du gaulois "begna/bogna"
    berceau ==> du gaulois "barcio/bertho"
    béret ==> du gaulois "berron"
    berge ==> du gaulois "berga"
    bernique ==> du gaulois "bernica"
    béton ==> du gaulois "betomen/beto"
    billot ==> du gaulois "bilia"
    bitume ==> idem que béton, du gaulois "betomen"
    blague ==> du gaulois "balga/bolga"
    blaireau ==> du gaulois "blaria"
    blason ==> du gaulois "blatio/mlatio"
    bloc ==> du gaulois "bloco/blocco"
    bagnole ==> terme dialectal du nord-ouest, de "banniole" = mauvaise carriole
    braguette ==> du gaulois "braga", les braies (pantalon)


    Etc etc etc...
    On pourrait continuer ainsi très très longtemps, avec toutes les lettres de l'alphabet.
    Mais c'est déjà assez édifiant, non ??...

    Des mots français directement dérivés du gaulois, il y en a plusieurs centaines (si on compte les dérivés de chaque substantif), et la plupart d'usage très courant. A ce sujet, je vous recommande d'ailleurs un petit ouvrage (dont je possède un exemplaire) intitulé "DICTIONNAIRE DES MOTS FRANCAIS D' ORIGINE CELTIQUE", par Jean-Marie RICOLFIS ("Celtes et Gaulois" Troisième partie, Editions Paris-Aubusson / Cercle Lugos, 1995).


     

    hans cany,identité & racines
    Inscription gauloise d'Alise-Sainte-Reine

     

     



     

     

    Tirés du net, quelques exemples de l'apport germanique (francique) dans la langue française :

    abandonner (de bannjan = bannir)
    astiquer (de steken = pousser, utiliser un bâton pointu, relaté à stakka)
    bâtir, bastille (de bast = écorse, écorse de bouleau en lamelle, ficelle, matériel de construction)
    bière (de bera)
    blanc (de blink = briller)
    bleu (de blao)
    bordure (de boord = bord)
    brun (de bruin)
    chic (de schikken = bien ranger, donc être valable)
    choc, choquer (de scoc, schok = secousse)
    cresson (de kresso = plante signifiant nourriture)
    dard (de darod = lance à jeter)
    détacher, attacher, tailler, étal (de stakka = pieu, bâton pointu)
    écran (de scherm = protection)
    épieu, pieu (de speut = pointu)
    épier (de spieden)
    escarmouche (de skirmjan = défence limitée)
    étale, étalage, étable (de stal = construction où l'on 'case' un animal)
    fief (de fehu, vee = troupeau de bovins)
    fouquet (de fulko = écureuil)
    frais (de frisk, fris)
    fauteuil (de faldistôl = chaise stôl pliable faldi)
    galop(er) (de walalaupan, wel lopen = bien courir)
    gant (de want)
    garant (de warand, ware hand = vrai (et en) main)
    garçon (de wrakjo = diminutif de wraker = tueur, donc: petit guerrier )
    garde, gardien (de warding, dérivé de wachten = attendre, observer, se tenir prêt)
    gaspiller, gaspillage (de wostjan, woest = rendre sauvage , sauvage)
    grappe (de greip, greep, grip = prise par une main)
    gris (de grîs, grau = brillant mais foncé)
    guerre (de werra, war = confusion)
    haïr (de hatjan)
    honnir (de haunjan, honen)
    jardin (de gaarden, dérivé de wachten = (plur.) les parcelles gardées, entourées d'une protection)
    landes (de land= terre sableuse)
    loge(r) (de laubja)
    marche(r) (de marka = marquer d'un pas)
    marque (de mark, merk = signe, signe d'une délimitation, frontière)
    marquis (de mark = comte d'un région frontalière)
    maréchal (de marhskalk= gardien skalk des juments maren royales)
    randonnée (de rant, rand = coté)
    rang (de hring = chaînon, anneau)
    saisir (de sakjan = revendiquer)
    standard (de standhard = tenir debout fermement)
    trot(ter) (de trotton = mouvement de haut en bas)

    Etc etc.



    Enfin, en guise d'appendice, pour tous ceux qui s'imaginent que le français ne comprend que quelques rares mots d'origine celtique et dérivés du breton, précisons aussi que beaucoup de termes bretons sont en fait eux-mêmes apparentés au...gaulois (eh oui !).
    Par exemple :

    Marc'h ==> du gaulois "marcas" (cheval)
    Bagad (et français bagaude) ==> du gaulois "baccatos" (troupe)
    Men ==> du gaulois "meno" (pierre, montagne)
    Bara ==> du gaulois "barago" (= pain)
    Gwin = du gaulois "oinos" (= vin)
    Anaon ==> du gaulois "anatmon" (= âme)

    Etc... (les exemples sont légion, mais vu que je ne connais moi-même que 60 à 80 termes de la langue bretonne, je ne pourrais pas énormément développer le sujet)


     

     


    CONCLUSION


    A l'origine, le celtique continental ancien (auquel se rattachaient les divers dialectes gaulois) était lui-même une langue très proche du latin, dans ses structures grammaticales, syntaxiques, son vocabulaire etc. C'est d'ailleurs pour cette raison que le latin des envahisseurs romains a été si facilement assimilé par les populations des Gaules.
    Et à ce titre, il est franchement réducteur de parler de langue "latine", puisque le latin dont découlent les langues romanes ultérieures (langues d'Oc et d'Oïl, dont procède le français) n'a fait que se superposer aux parlers gaulois préexistants.
    En outre, comme je l'expose dans le cadre de ce petit article, il y a eu énormément d'apports gaulois et germaniques dans la formation du vocabulaire français. Ce qui n'est pas le cas des langues véritablement latines (Italien, espagnol, portugais etc).
    Si le français a été classé officiellement comme langue "latine", c'est surtout parce que jusqu'à une époque récente, on n'avait que très peu de connaissances au sujet de la langue celtique continentale. Mais ces connaissances ont nettement progressé depuis les vingt dernières années, et il est donc aujourd'hui tout à fait légitime de remettre en question certaines "certitudes" en matière de linguistique.
    En ce sens, le français est une langue quelque peu "bâtarde", ce qui en fait toute la richesse et la singularité. Et c'est pourquoi il est très réducteur de la classer parmi les langues "latines". Ce qui ne peut être vrai qu'en partie seulement.

    L'objet de ce petit exposé est donc juste de vous encourager à en finir avec une idée fausse : non, nous ne parlons pas une langue latine, et oui, il y a beaucoup de celtique, d' hellénique et de germanique dans notre parler quotidien !

     

    Hans CANY

     

     Le français, langue "latine" ? Ca se discute...

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    Pilier du dolmen de Mané Lud [Photo : Hans CANY, 1993]
    [Photo : Hans CANY, 1993]


    Gravures sur un montant du dolmen/tumulus de Mané-Lud , dans le Morbihan. Au moins 3000 ans avant l'Ere chrétienne. Document très intéressant, car on y voit clairement des représentations de ce qui semble être des embarcations à plusieurs mats (barques funéraires ?), exactement semblables à celles que l'on observe sur certains mégalithes de Scandinavie, notamment en Suède. Beaucoup d'archéologues et de préhistoriens prétendent que ces représentations sont typiques de la Scandinavie antique et qu'elles n'existent que là-bas. Or, ceci prouve qu'ils ont tort...

    Selon certaines théories, la civilisation mégalithique se serait transmise au sud de la Scandinavie par voie maritime, à partir d'un foyer situé dans l'ouest de l'Europe, en particulier de Bretagne armoricaine et des iles britanniques. De la Scandinavie méridionale, elle se serait ensuite diffusée dans la Germanie continentale. Ceci semble bien en attester.

    Hans CANY

     

    Gravures de Tanun, sud de la Suède
    Gravures du site de Tanun, Sud de la Suède
    Entre 1800 et 300 avant l'Ere chrétienne

     

      

     

     

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    Soyez les bienvenus sur WARWULF, blog consacré aux spiritualités ancestrales,
    aux mythes, mythologies et légendes,
    à l'Histoire, la Protohistoire et la Préhistoire, à l'archéologie mystérieuse, à la sym
    bolique, etc.

    Véritable miroir de la nuit des temps dont le but est d'initier par la vulgarisation, son contenu  vous fascinera, vous intriguera et vous fera découvrir et apprendre des choses oubliées, des choses cachées, des choses insoupçonnées...

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    Le terme de "loup-garou" a plongé bien des étymologistes dans la perplexité...
    Cependant, je vais résumer la thèse qui, selon moi, est la plus plausible.

    Tout d'abord, l'origine du mot "loup", pour sa part, ne fait guère de mystère : il s'agit d'un dérivé de l'ancien français "leu", lui-même provenant du latin "lupus" (==> nom latin du loup : canis lupus).

    En revanche, c'est l'origine du mot "garou" qui parait souvent plus obscure. Pourtant, l'évidence s'impose, là aussi.
    Le mot est tout simplement d'origine germanique.

    L'ancienne racine germanique Wer/War (qui a donné dans l'anglais moderne "Were" et "War") semble avoir signifié "homme" à une époque reculée, non pas homme au sens commun du terme, mais homme avec une notion d'agressivité, de férocité guerrière (d'où l'anglais "War").
    Dans certaines branches linguistiques germaniques, le "W" s'est muté en "G", ce qui arrive très fréquemment (pour prendre un exemple très commun, citons le prénom germanique "Wilhelm", qui a donné "Guillaume").

    Ainsi, l'association des deux notions d' "homme féroce" et de "loup" a donné naissance à de multiples variantes dans les langues germaniques, pour désigner ce que nous nommons le loup-garou :

    Vieux germain (dont anglo-saxon) : Warwulf et Werwulf
    Allemand moderne : Werwolf
    Flamand/Néerlandais moderne : Weerwolf
    Anglais moderne : Werewolf
    Francique : Waru-Wulf
    Norrois : Varulf, puis Garwall
    Vieux normand : Garwarf

    Etc etc (il existe beaucoup d'autres variantes)

    Or, le vieux français "garou" découle directement des termes norrois et normand de Garwall/Garwarf, dont il est une déformation, et qui signifie à lui seul "Homme-loup".

    Ainsi, on peut dire que le terme français de loup-garou est un abus de langage, puisqu'il constitue en quelque sorte un pléonasme : littéralement, il signifie en effet "loup-homme loup" !

    Pour l'anecdote, je ne résisterai pas au plaisir de mentionner aussi une autre petite variante linguistique, en rapport direct avec mes propres origines "nordistes".
    En Picardie, le terme servant à désigner le loup-garou est "Louéroux", qui existe aussi sous la forme plus ancienne "Leuwarou".
    La langue picarde, loin de n'être qu'un vulgaire patois comme on le croit trop souvent, est en fait une véritable langue, une langue d'Oïl tout comme le français à côté duquel elle s'est développée parallèlement, ce qui explique les nombreuses similitudes entre les deux idiomes.
    Or, dans ce terme de "Leuwarou", vous pourrez noter que l'on retrouve non seulement "Leu" comme dans le vieux français, mais aussi "Warou", qui s'apparente évidemment à la vieille racine germanique "War/Waru/Wer", comme dans le francique "Waru-Wulf".
    Ainsi, même en picard, on retrouve ce fameux pléonasme : "Leuwarou" = "Loup-Homme loup" !


    Notons enfin que dans certaines langues celtiques, on trouve aussi d'assez curieuses similitudes.
    Dans le vieux gallois, par exemple, "loup-garou" se dit "Guruol" ou "Guorguol", la première syllabe signifiant "homme", la seconde "loup"...

    Hans CANY

     

    Intimement liée au mythe lycanthropique, je ne peux manquer de signaler ici la thèse du "double astral", consciencieusement développée par Claude Lecouteux dans son étude universitaire "Fées, sorcières et loups-garous au Moyen-Âge" , et également abordée dans l'ouvrage d' Adam Douglas "Loup-garou, qui es-tu ?" .

    Selon cette thèse, le mythe du loup-garou, d'essence chamanique, se perd véritablement dans la nuit des temps, et est intimement lié à la croyance au "Double".
    D'après cette croyance très ancienne et très largement répandue, le monde onirique (celui des rêves), loin de n'être qu'une simple récréation ou divagation de l'esprit, constitue bel et bien une sorte de monde psychique parallèle, une réalité impalpable, dans une autre dimension que celle qui régit nos existences terrestres et concrètes. Dans certaines circonstances, un être humain peut, volontairement ou non, produire durant son sommeil un "double" (astral), lequel peut alors être vu au même moment en un tout autre endroit par des individus éveillés (phénomène de la bilocation). Ce "double" de la personne endormie peut soit revêtir son apparence habituelle, soit revêtir une apparence modifiée. Et ce "double" peut tout aussi bien ne se manifester que visuellement, de manière intangible et évanescente, que se matérialiser de façon plus concrète en certains cas. Ce principe de la projection d' un "double" peut ainsi apporter une explication plausible à nombre d'observation de "monstres" effectuées par des personnes sincères, ayant correctement interprété leurs visions et n'ayant souffert d'aucune forme d'hallucination.



    A lire sur ce sujet précis :

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    Fées, sorcières et loups-garous... Enchanteurs ou terrifiants, ces êtres mystérieux n'ont cessé de nous fasciner et demeurent encore présents dans nos récits, nos rêves et nos hantises. Mais de quelles croyances sont-ils la survivance ? Claude Lecouteux a décelé, dans les légendes germano-scandinaves et dans maints aspects de la culture européenne, une conception religieuse bien oubliée : l'âme, ou plutôt le Double, peut - sous une forme humaine ou animale - s'échapper du corps pendant le sommeil, la transe ou même le coma, puis réintégrer son enveloppe charnelle. Et si certains subissent, bien malgré eux, cet étrange voyage, d'autres, parfois accusés de sorcellerie, savent le provoquer. Etonnant archéologue de l'âme médiévale, Claude Lecouteux révèle l'origine et l'importance de la croyance au Double, et en saisit les métamorphoses à travers les siècles. Ainsi, loin d'être des fantaisies ou de vagues superstitions, fées, sorcières et loups-garous témoignent d'une vision ancienne - combattue, refoulée, mais cohérente - du monde et de l'au-delà.



    SOMMAIRE :

    . L'AME HORS DU CORPS
    -Le voyage extatique
    -Les extatiques païens
    -Une singulière conception de l'âme

    . LES DEGUISEMENTS DU DOUBLE
    -Le double et les fées
    -Double et sorcellerie
    -La métamorphose, le double, le loup-garou

    . VOIR LE DOUBLE
    -Autoscopie
    -L'ombre, le reflet, l'image



    Claude Lecouteux est professeur de littérature et de civilisation du Moyen Age à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Il a déjà publié, aux Editions Imago, Fantômes et Revenants au Moyen Age (1986), Les Nains et les Elfes au Moyen Age (1988), Démons et Génies du terroir au Moyen Age (1995), Mélusine et le Chevalier au Cygne (1997), Chasses fantastiques et Cohortes de la nuit au Moyen Age (1999), Histoire des vampires (1999), La Maison et ses Génies (2000), Le Mort aventureux (roman, 2003), Le Livre des grimoires (2002) et Le Livre des talismans et des amulettes (2005).






    A lire également, cet excellent ouvrage qui traite de façon plus large des racines chamaniques du mythe lycanthropique :

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    Enfin, si vous ne le connaissez pas déjà, un ouvrage de référence incontournable depuis plusieurs décennies, assez facilement trouvable à bas prix chez les bouquinistes ou sur eBay, où il apparait fréquemment :

    "LOUPS-GAROUS ET VAMPIRES", de Roland Villeneuve


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    Hans CANY

     

     

    Un petit extrait du Satyricon de Pétrone (premier siècle de l' ère chrétienne). Il s'agit du tout premier texte littéraire faisant clairement allusion au loup-garou. Si l'on excepte bien évidemment le récit antérieur à propos de Lycaon métamorphosé en loup par Zeus, dans la mythologie grecque...
    Le narrateur est un affranchi, qui relate une anecdote datant de l'époque où il était encore esclave.
    Témoignage sincère rapporté par Pétrone, ou simple fantaisie littéraire, créée de toutes pièces par lui ? On ne le saura hélas jamais.

    [LXII] Forte dominus Capuae exierat ad scruta scita expedienda. Nactus ego occasionem persuadeo hospitem nostrum, ut mecum ad quintum miliarium ueniat. Erat autem miles, fortis tanquam Orcus. Apoculamus nos circa gallicinia ; luna lucebat tanquam meridie. Venimus inter monimenta : homo meus coepit ad stelas facere ; sedeo ego cantabundus et stelas numero. Deinde ut respexi ad comitem, ille exuit se et omnia uestimenta secundum uiam posuit. Mihi anima in naso esse ; stabam tanquam mortuus. At ille circumminxit uestimenta sua, et subito lupus factus est. Nolite me iocari putare ; ut mentiar, nullius patrimonium tanti facio. Sed, quod coeperam dicere, postquam lupus factus est, ululare coepit et in siluas fugit. Ego primitus nesciebam ubi essem ; deinde accessi, ut uestimenta eius tollerem : illa autem lapidea facta sunt. Qui mori timore nisi ego ? Gladium tamen strinxi et in tota uia umbras cecidi, donec ad uillam amicae meae peruenirem. In laruam intraui, paene animam ebulliui, sudor mihi per bifurcum uolabat, oculi mortui ; uix unquam refectus sum. Melissa mea mirari coepit, quod tam sero ambularem, et : « Si ante, inquit, uenisses, saltem nobis adiutasses ; lupus enim uillam intrauit et omnia pecora tanquam lanius sanguinem illis misit. Nec tamen derisit, etiamsi fugit ; senius enim noster lancea collum eius traiecit. » Haec ut audiui, operire oculos amplius non potui, sed luce clara Gai nostri domum fugi tanquam copo compilatus ; et postquam ueni in illum locum, in quo lapidea uestimenta erant facta, nihil inueni nisi sanguinem. Vt uero domum ueni, iacebat miles meus in lecto tanquam bouis, et collum illius medicus curabat. Intellexi illum uersipellem esse, nec postea cum illo panem gustare potui, non si me occidisses. Viderint quid de hoc alii exopinissent ; ego si mentior, genios uestros iratos habeam. »

    TRADUCTION :

    [62] Par bonheur, mon maître était allé à Capoue pour liquider un lot de vieilles hardes. Saisissant l'occasion, je décide un hôte que nous avions à m'accompagner pendant cinq milles. C'était un militaire, fort comme un ogre. Nous nous débinons à la nuit, vers le chant du coq : la lune éclairait comme en plein jour. Nous arrivons entre les tombeaux ; voilà mon homme qui s'écarte du côté des stèles ; moi, je m'assieds en fredonnant un air, et je compte les stèles. Et puis, en me retournant vers mon compagnon, je le vois qui se déshabille et qui dépose tous ses habits sur le bord de la route. J'avais la mort au bout du nez ; je ne remuais pas plus qu'un cadavre. Pour lui, il se mit à pisser autour de ses vêtements, et aussitôt il se changea en loup. Ne croyez pas que je blague : je ne mentirais pas pour tout l'or du monde. Mais, pour en revenir à mon histoire, une fois changé en loup, il pousse un hurlement et s'enfuit dans les bois. Moi, tout d'abord, je ne savais où j'étais ; puis, je m'approchai pour emporter ses habits ; mais ils s'étaient changés en pierre. Si jamais homme dut mourir de frayeur, c'était bien moi. Pourtant, je tirai mon épée, et tout le long de la route j'en frappai les ombres jusqu'au moment où j'arrivai à la ferme de ma maîtresse. Quand j'entrai, j'étais pâle comme un spectre ; j'ai bien failli claquer pour de bon ; la sueur me ruisselait par l'enfourchure ; mes yeux étaient morts, j'ai bien cru ne jamais me remettre. Ma brave Mélissa s'étonna de me voir en route à pareille heure : « Si tu étais venu plus tôt, me dit-elle, au moins tu nous aurais donné un coup de main ; un loup est entré dans la ferme et toutes nos bêtes, il les a saignées comme un boucher. Mais cela lui a coûté cher, bien qu'il ait pu s'échapper : car un de nos esclaves lui a passé sa lance à travers le cou. » Quand j'ai entendu ça, il n'a plus été question pour moi de fermer l'œil, mais sitôt le jour venu, je me sauvai chez notre maître Gaïus, comme un cabaretier qu'on aurait dévalisé. Et arrivé à l'endroit où les vêtements s'étaient changés en pierre, je n'ai plus rien trouvé que du sang. Mais, quand je fus rentré chez nous, le militaire gisait dans son lit, soufflant comme un bœuf, et un médecin lui pansait son cou. J'ai compris que c'était un loup-garou ; et à partir de ce moment, on m'aurait tué plutôt que de me faire manger un bout de pain avec lui. Libre aux autres d'avoir leur opinion là-dessus : mais moi, si je mens, que tous vos Génies me confondent. »
    (Traduit par Alfred Ernout)
     
     
    Pour preuve que le loup-garou n'a pas toujours et systématiquement été considéré comme une créature maléfique, "LES CHIENS DE DIEU", de Gaël Milin (Editions BRETAGNE, 1993) : une étude portant sur la représentation du Loup-Garou en Occident entre le XIème et le XXème siècles, et qui met tout particulièrement l'accent sur le cas breton :

    Comment un même personnage (le loup-garou) peut-il être représenté, selon les documents, selon les époques, comme un bon chevalier aimé de son roi (Bisclavret, Mélion), comme un sorcier anthropophage, ayant passé un pacte avec Satan, et, comme tel, promis au bûcher (XVIe-XVIIe siècles), ou encore comme un « chien de Dieu », luttant héroïquement contre sorcières et sorciers pour récupérer les semences et assurer ainsi la prospérité et d’abondantes récoltes ?
    C’est de cette interrogation qu’est né le présent ouvrage qui s’attache à décrire et analyser la réprésentation du loup-garou en Occident du Moyen-Age jusqu’à nos jours.


    Cet ouvrage a été rédigé par un littéraire, médiéviste romaniste, lecteur passionné des grands collecteurs bretons du XlXe siècle (Luzel, Sébillot...), travaillant au sein du C.R.B.C., laboratoire du CNRS, fondé par un historien, spécialiste de la Civilisation de la Bretagne (Yves Le Gallo), dirigé par un directeur de recherches en ethnologie de la Bretagne (Donatien Laurent).

    La représentation du loup-garou y est analysée dans un esprit pluridisciplinaire, (inspiré de l'histoire des mentalités, mais adapté à la spécificité de chaque corpus), depuis le Moyen Age (et les lais bretons) jusqu'à l'époque moderne (contes oraux, récits de croyances collectés, pour l'essentiel, en Bretagne).




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