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    C'est dans la nuit du 30 avril au 1er mai qu'est célébrée dans une grande partie de l'Europe une fête païenne majeure désignée comme Nuit de Walpurgis (Walpurgisnacht) chez les Germains, et correspondant à la Beltaine des Celtes, parfois orthographiée Beltane ou Beltene.

    Infiniment plus méconnue qu'Halloween/Samhain (car beaucoup moins vulgarisée, médiatisée, et "monnayée"), Walpurgis/Beltaine en constitue l'exacte réplique, la seconde marquant le passage de la partie sombre de l'année à la partie lumineuse, inversement à la première. Elle porte d'ailleurs aussi le nom de Cetsamhain, ce qui traduit bien la correspondance entre ces deux points essentiels de l'année celtique.

    Fête du retour de la lumière et du renouveau de la Nature, elle n'en constitue pas moins également une nuit "hors du temps", peuplée de forces obscures et au cours de laquelle le monde des morts et de l'au-delà interfère avec celui des vivants. Tout comme Halloween, elle est marquée par l'errance de forces impalpables, de créatures ténébreuses et inquiétantes, au premier rang desquelles les sorcier(e)s maléfiques, les revenants et autres loups-garous. Les thèmes de la sorcière et du loup-garou sont d'ailleurs spécifiquement associés à la Nuit de Walpurgis dans l'ancienne tradition germanique.

    On s'y réunit aussi autour de grands brasiers conjurant les ténèbres et saluant le retour du Soleil régénérateur, les fameux "Feux de Beltaine", qui sont l'occasion de moultes réjouissances et libations en l'honneur des forces vives de la Terre-Mère. Soleil et Terre-Mère respectivement symbolisés par le dieu solaire Bel/Belenos -d'où le nom de Beltaine-, et par l'antique déesse préceltique Maïa, d'où le nom du mois de Mai.

    Si le 1er mai constitue le  jour de Beltaine proprement dit, il ne faut pas oublier que la célébration de Beltaine commence le 30 avril dès le crépuscule, car dans la tradition celtique, le jour nait de la nuit. Une journée commence logiquement avec la nuit qui la précède, et c'est ainsi qu'il y a donc bel et bien concordance de date entre Beltaine et Walpurgis.

    A tous ceux qui se soucient de rétablir le lien avec leurs véritables racines spirituelles ancestrales, je souhaite donc une excellente célébration de cette nuit exceptionnelle, qu'il serait fort dommage de laisser dans l'oubli !


    Hans Cany

     

     

     


     

     

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  • Etroitement associée au Printemps qu'elle incarne par extension, Ostara est une déesse germanique personnifiant les principes de l’aube, de la renaissance, du renouveau et de la fertilité. C’est en raison de cette analogie que d’aucuns n’hésitent pas à identifier Ostara à cette autre déesse de la fertilité qu’est Frigg/Frigga ou Freyja, bien que cette assimilation, loin de faire l’unanimité, reste controversée.

    Ostara, la Dame de l'Aube, connaissait sa variante saxonne sous le nom d’Eostre ou Eastre, et son souvenir se retrouve entre autres de manière flagrante dans l’allemand moderne Ostern et l’anglais moderne Easter, désignant tous deux Pâques. Il est d’ailleurs à noter que le lièvre -ou le lapin- et les oeufs, attributs de la déesse symbolisant la vie et la fertilité, font aujourd’hui partie de l’imagerie traditionnelle liée à Pâques, soulignant ainsi les racines préchrétiennes méconnues de cette très ancienne célébration printanière européenne.

    Quoique la célébration qui lui est consacrée tende à se confondre avec celle de l'Equinoxe de Printemps (21 mars), la date de la fête d'Ostara proprement dite se basait sans doute à l'origine sur le premier dimanche suivant la pleine lune après l'Equinoxe, car c'est ce critère que semble avoir retenu et repris l'Eglise chrétienne, pour fixer chaque année la date de Pâques.

    Mais à moins de se limiter au cadre étroit de dogmes rigides et figés pour l'éternité, rien ne s'oppose à ce qu'aujourd'hui, Eostre/Ostara soit honorée en deux occasions. Ainsi, le caractère solaire de l'Equinoxe et l'aspect lunaire de la déesse se complètent et s'équilibrent de manière optimale.

    Frères et soeurs d’Europe, faisons donc honneur à l’héritage sacré de nos ancêtres, et renouons avec les origines et la signification réelles de "Pâques", fête de la renaissance et du renouveau de Mère Nature.


    Hans Cany


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    La déesse Ostara

    [Illustration : Alisson Fox]




    C’est entre le 19 et le 22 mars qu’est célébrée la fête païenne de l’Equinoxe de Printemps, dénommée Alban Eiler [Lumière de la terre] dans certains cercles néodruidiques, et plus ou moins assimilée de nos jours à la fête d'Ostara, laquelle relèvant pour sa part de la tradition germano-nordique.

    Cette appellation d’Ostara fait référence à la déesse germanique du même nom, personnifiant les principes de l’aube, de la renaissance, du renouveau et de la fertilité. C’est en raison de cette analogie que d’aucuns n’hésitent pas à identifier Ostara à cette autre déesse de la fertilité qu’est Frigg/Frigga ou Freyja, bien que cette assimilation, loin de faire l’unanimité, reste controversée.

    Ostara, la Dame de l'Aube, connaissait sa variante saxonne sous le nom d’Eostre ou Eastre, et son souvenir se retrouve entre autres de manière flagrante dans l’allemand moderne
    Ostern et l’anglais moderne Easter, désignant tous deux Pâques. Il est d’ailleurs à noter que le lièvre -ou le lapin- et les oeufs, attributs de la déesse symbolisant la vie et la fertilité, font aujourd’hui partie de l’imagerie traditionnelle liée à Pâques, soulignant ainsi les racines préchrétiennes méconnues de cette très ancienne célébration printanière européenne.

    A l’instar d’Imbolc, Ostara est une fête du réveil de la Nature, au sortir de la longue et rude période de torpeur hivernale. Mais là où Imbolc (2 février), tout en représentant un moment important du cycle des saisons, ne faisait qu’annoncer les prémices de ce réveil, Ostara, Equinoxe de Printemps au cours duquel le jour dure aussi longtemps que la nuit, marque le début de  l’entrée réelle dans la partie lumineuse de l’année. Entre le 30 avril et le 1er mai, la Nuit de Walpurgis germanique, Cetsamhain ou Beltaine en terre celtique, viendra en marquer l'apothéose.

    Notons enfin que, n’en déplaise à ceux qui entendent dissocier les deux fêtes, Pâques n’est en réalité que la récupération chrétienne, légèrement décalée dans le temps, de l’Equinoxe de Printemps, de la même manière que la Toussaint et le “Jour des Morts” ne sont jamais que le recyclage légèrement décalé de Samonios/Samhain, ou encore que Noël n’est qu’un travestissement christianisé, et lui aussi décalé de quelques jours, de l’antique célébration du Solstice d’Hiver. Ces velléités de dissociation apparaissent donc ineptes, puisqu’il est évident qu’il y a bel et bien identité entre Equinoxe de printemps et Ostara, les Pâques chrétiennes ne faisant qu’en perpétuer le souvenir déformé.

    De toutes façons, compte tenu des incertitudes et autres zones d'ombre qui enveloppent Ostara/Eostre en général, rien ne s'oppose formellement à ce qu'aujourd'hui, il y ait fusion entre cette fête et l'Equinoxe. Du reste, les Pâques chrétiennes se célèbrent chaque année à des dates fluctuantes, en vertu d'un calcul complexe basé sur le calendrier lunaire (premier dimanche suivant la pleine lune qui elle-même suit l'Equinoxe... ). Or, rien ne permet de dire avec certitude que la date de célébration d'Ostara était fixée en fonction de ces mêmes critères. Ce ne sont là que pures spéculations, lesquelles en valent bien d'autres, après tout. Et puis, au final, quelle importance ?

    Frères et soeurs d’Europe, faisons donc honneur à l’héritage sacré de nos ancêtres Celtes et Germains. Sachons apprécier comme il se doit l’exquise douceur, la beauté du renouveau de la Vie et du retour de la Lumière. Et souvenons-nous bien que sous nos cieux, les origines réelles de la fête du Printemps n'ont strictement rien à voir avec
    Pessa'h (la Pâque juive), ni avec la prétendue "résurrection du Christ", et encore moins avec les cloches des églises revenant de Rome après bénédiction papale, ou autres contes à dormir debout destinés à endoctriner nos enfants.

    Hans Cany

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    HALLOWEEN / SAMHAIN / SAMONIOS, expression de la Tradition païenne d'Europe

    A en croire les plus virulents détracteurs d'Halloween, cette fête mercantile et d'origine états-unienne n'aurait strictement rien à faire chez nous autres, Européens sans ascendance anglo-saxonne.
    Au mieux, elle se voit réduite à une dérisoire festivité enfantine au cours de laquelle des marmots grimés font du porte à porte pour quémander des bonbons, à une simple soirée déguisée sur fond d'imagerie macabre d'un goût  douteux. Au pire, on dénonce en elle une méprisable manifestation de l'impérialisme culturel yankee, voire même l'expression d'une inquiétante recrudescence de subversion satanique, dont le but caché mais évident serait d'annihiler et de remplacer notre traditionnelle et très chrétienne Toussaint...


    Compte tenu de l'ineptie des fantasmes ambiants et de la confusion régnante, à l'intention des Hilotes et des Béotiens, et afin de rappeler à tout un chacun ce qu'il en est véritablement, il apparait important de remettre certaines pendules à l'heure.


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    HALLOWEEN : qu'est-ce donc, au juste ? Il convient en tout premier lieu de faire justice d'une certaine idée reçue. Nonobstant un préjugé hélas fort répandu, il ne s'agit nullement d'une fête carnavalesque américaine, ni d'une mascarade commerciale de création récente.

    Ce sont en réalité les migrants originaires des îles britanniques (Anglais, mais surtout Irlandais, Gallois et Ecossais) qui l'ont exportée aux USA entre le XVIIème et le XIXème siècles, et c'est donc par cette voie qu'elle nous revient aujourd'hui en Europe continentale.

    C'est dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, mais aussi pendant une bonne dizaine de jours avant et après cette date, qu'était célébrée dans une grande partie de l'Europe une fête païenne majeure baptisée Hallowe'en dans la Tradition germano-celtique du monde anglo-saxon, et correspondant à la Samain/Samhain des Celtes. Contrairement à une croyance tenace, cette fête n'est pas non plus que l'apanage de l'Irlande et de la Grande Bretagne, puisqu'elle était également célébrée chez les Celtes continentaux et notamment en Gaule, sous le nom de Samonios.

    Halloween/Sam(h)ain/Samonios, correspond originellement aux festivités qui marquaient la célébration du nouvel an celtique. Halloween est également l'héritière d'une fête équivalente dans la tradition germano-nordique, et c'est en ce sens qu'elle constitue un des nombreux points de convergence entre les deux mondes culturels et civilisationnels que sont le monde germanique d'une part, et le monde celtique d'autre part, étroitement apparentés à plus d'un titre.

    Cette célébration marque le passage de la partie lumineuse du cycle des saisons à sa partie sombre, partie sombre qui inaugure donc une nouvelle année. Le passage inverse, de la partie obscure à la partie lumineuse, est célébré quant à lui dans la nuit du 30 avril au 1er mai : c'est alors la fête de Cetsamhain/Beltaine dans la Tradition celtique, ou "Nuit de Walpurgis"/Ostara dans la Tradition germanique, qui est en fait l'exacte réplique d'Halloween/Sam(h)ain/samonios, avec les mêmes implications, mais bien évidemment "inversées".

    Célébration de l'entrée dans la période la plus sombre de l'année et de la mort symbolique de la Nature, Halloween/Samain, tout comme Beltaine/Walpurgis, constitue une nuit "hors du temps", peuplée de forces obscures et au cours de laquelle le monde des morts et de l'au-delà interfère avec celui des vivants. Elle est marquée par l'errance de forces impalpables, de créatures ténébreuses et inquiétantes, au premier rang desquelles les sorcier(e)s maléfiques, les spectres, les revenants , les loups-garous, et autres monstres.

    Elle est donc aussi la fête des morts et des esprits désincarnés, le Jour des Morts proprement dit se célébrant le 1er novembre, devenu la "Toussaint" sous l'effet de la christianisation. L'Eglise chrétienne a tenté de récupérer cette tradition païenne de la Fête des Morts en la décalant officiellement au 2 novembre, mais les gens continuent de se rendre dans les cimetières le 1er, et non le 2 novembre. Ceci illustre de façon limpide la persistance d'une tradition plurimillénaire fortement enracinée dans l'héritage ancestral européen.

     A toutes celles et tous ceux qui se soucient de rétablir le lien avec leurs véritables racines spirituelles ancestrales, je souhaite donc une excellente célébration de cette nuit exceptionnelle. Il serait infiniment regrettable de la condamner  à  l'oubli, comme de l'abandonner définitivement, vidée de son contenu véritable, aux seules récupérations profanes et commerciales. Halloween est aujourd'hui de retour sur le sol de la vieille Europe. Nous ne devons pas bouder ce grand retour d'une part importante de nous-mêmes, mais bien au contraire nous en réjouir.

    Hans CANY


     


     

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    Pour en savoir plus à ce sujet, je vous recommande vivement la lecture
    du remarquable "B.A.-BA HALLOWEEN" de Jean-Paul Ronecker
    (Editions Pardès)

    Une étude magistrale et captivante, fort bien documentée
    tout en restant accessible à toutes et à tous.

    hans cany,paganisme,identité & racines

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  • Je vous souhaite une excellente célébration de la nuit la plus courte.

    Voici venir l'Eté

     

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    Equinoxe d'Automne, du chagrin de Cérès à la mort de l'Eté
    Evelyn de Morgan - Demeter Mourning for Persephone, 1906

     L'Equinoxe d'Automne s'inscrit dans la mythologie gréco-romaine au travers d'un mythe célèbre mettant en scène Hadès (grec) / Pluton (romain), Déméter (grecque) / Cérès (romaine), et la fille de cette dernière Perséphone (grecque) / Proserpine (romaine). De façon métaphorique, celui-ci symbolise le passage à l'automne puis à l'hiver, en l'expliquant ainsi :

    C'est en ce jour de la fin de l'été que le dieu du royaume des morts, Hadès (Pluton), aperçut Perséphone (Proserpine) cueillant des fleurs dans les champs. Il en tomba immédiatement amoureux et l'enleva pour l'amener avec lui afin qu'elle règne éternellement à ses côtés dans son royaume. Constatant la soudaine disparition de sa fille, la déesse des récoltes et de la croissance végétale, Déméter (Cérès), partit alors à sa recherche. Ne la trouvant point, son chagrin et son désespoir furent tels que les fleurs, les arbres et toutes les plantes en flétrirent, empêchant toute croissance végétale sur la terre. Apprenant finalement ce qui s'était produit, elle exigea d'Hadès qu'il lui restitue Perséphone. Mais celui-ci ne l'entendit point de cette oreille, et refusa obstinément de satisfaire la requête de la déesse éplorée. Le conflit entre les deux divinités s'envenima, et ne tarda pas à s'avérer apparemment  insoluble, chacun campant fermement sur ses positions. Zeus (Jupiter), appelé à arbitrer le litige et répondant aux supplications désespérées des humains, impuissants face à ce drame, parvint à un compromis avec Hadès pour obtenir un retour au moins partiel de Perséphone : elle passerait six mois de l'année avec Hadès dans le royaume des ténèbres, puis les six autres mois aux côtés de sa mère. Déméter, mécontente de cet arrangement, proclama en guise de représailles que, pendant ces six mois d'absence, la nature porterait le deuil de la séparation, et que rien ne pousserait plus sur la terre… jusqu'à ce que sa fille remonte enfin des enfers, marquant ainsi le retour de la saison claire.

    En cette période de l'année où les feuilles des arbres commencent à jaunir, je vous souhaite, à toutes et à tous, une excellente célébration de l'Equinoxe d'Automne.

    Hans Cany

     

    Equinoxe d'Automne, du chagrin de Cérès à la mort de l'Eté

    L'Enlèvement de Proserpine
    Sculpture de Gian Lorenzo Bernini (alias Le Bernin), 1622.

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  • Par
    Hathuwolf Harson

     

    Dans toutes les traditions païennes d’Europe, l’une des principales fêtes, voire la plus importante même, c’est le solstice d’été, moment qui marque le point culminant du soleil dans son cycle annuel autour du 21 juin. Le soleil est alors à son zénith, à l’endroit le plus élevé de son cheminement céleste. Le solstice d’été est ainsi associé au pouvoir majeur de l’astre-roi, incarnant l’ultime victoire des forces solaires et ouraniennes. Pendant cette célébration, le monde céleste est tout puissant, rayonnant de lumière, de joie, de forces vives, et conduisant à la victoire tous ceux qui collaborent avec le rythme des cycles saisonniers. Le Dieu chronocrator, celui qui gouverne le temps, est la figure divine qui est naturellement associée aux solstices.

    Le symbolisme des solstices a une particularité paradoxale, car ils ne coïncident pas avec les saisons correspondantes. En effet, le solstice d’hiver qui marque le moment le plus faible de la course cyclique du soleil, est aussi celui qui marque le retour des jours qui se rallongent et des forces solaires qui renaissent. Le solstice d’été quant à lui désigne le moment le plus fort de la course cyclique, alors qu’à partir de ce moment les jours diminuent et les forces solaires s’affaiblissent. Le point le plus haut ouvre ainsi la phase descendante. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que les solstices sont appelés les portes de l’année, et que dans la tradition païenne de Rome les solstices étaient intimement liés au Dieu Janus, le Dieu des portes. Ce Dieu est bicéphale, dont une tête regarde vers l’arrière et l’autre vers l’avant, marquant par-là la transition cyclique des solstices. Le christianisme toujours aussi sournois et prompt à corrompre les anciens symboles païens, récupéra le symbolisme des solstices avec la célébration de ses deux St-Jean, l’une le 24 juin et l’autre le 27 décembre, sans parler de Noël, autre fête pour le solstice d’hiver, dont les chrétiens firent la naissance supposée de leur nazaréen crucifié. Ce symbolisme paradoxal des solstices se retrouve également dans la tradition hindoue, tradition en partie héritière des Indo-Aryens. La transition du solstice hivernal se nomme chez eux devayâna (la voie des Dieux) et la transition du solstice estival se nomme pitriyâna (la voie des ancêtres). Dans ce cas la porte des Dieux (hiver) désigne la phase ascendante et céleste, alors que la porte des ancêtres (été) ouvre la phase descendante et chtonienne.

    Dans les rites qui entourent le solstice d’été, nous retrouverons donc toujours les éléments symboliques qui lient les deux notions de cette porte cyclique: la victoire des forces solaires et la descente vers le monde souterrain de ces mêmes forces célestes. Certains mouvements païens comme le Asatrú Folk Assembly ont choisi de nos jours de célébrer la mort du Dieu solaire germano-nordique Balder durant le solstice d’été, ceci afin de marquer justement cette phase descendante des forces solaires à partir de cette date transitoire. Bien qu’il y ait une logique évidente dans ce choix qui est respectable, personnellement, je crois qu’il est mieux de célébrer cette mort du Dieu Balder en automne, saison qui est la période cyclique dédiée aux défunts.

    L’élément incontournable des rites du solstice d’été est le bûcher. Ce sont les hommes du clan qui se chargent de dresser un grand bûcher pour le feu solsticial. Le feu et son symbolisme sont une célébration et un véritable hymne sacré aux forces solaires. Le feu, lorsqu’il monte vers les cieux, représente la victoire solaire, et, les flammes du bûcher qui diminuent symbolisent la phase descendante, le retour vers la terre. Le choix du bois pour le solstice d’été est lui aussi important et diffère selon les traditions païennes. Au milieu du bûcher, on place en général un mât représentant l’axis mundi, l’arbre cosmique, et, au sommet de cet axe, on place un symbole solaire (swastika ou roue solaire par exemple). Le symbole solaire qui brûle durant la cérémonie ne symbolise pas sa destruction, mais sa fusion avec les forces ouraniennes, une expression de l’harmonie absolue avec les puissances célestes. Le solstice d’été est une fête de la joie et de l’exubérance, élément qui se traduit par des danses et de la boisson qui coule à flots. Il est coutume de danser autour du feu en formant de grandes rondes, rondes qui évidemment sont un symbole du soleil et de sa course cyclique annuelle. Alors que le solstice d’hiver est une fête familiale et de recueillement, celle du solstice d’été est communautaire et allègre. Le clan et tous les amis se réunissent dans la joie et la bonne humeur, ingrédients caractéristiques du solstice d’été. Dans certaines traditions, il est également habituel que les participants s’approchent du bûcher en formant quatre colonnes selon les 4 points cardinaux. En tête de chaque colonne se trouve un porteur de la flamme sacrée, et avec leur torche ils allument le bûcher à tour de rôle. À ce moment, chaque porteur de torche peut prononcer une phrase rituelle comme suit: “Je viens du Sud et j’apporte la victoire – Je viens de l’Ouest et j’apporte le souvenir des ancêtres – Je viens du Nord et j’apporte la renaissance – Je viens de l’Est et j’apporte l’abondance”. Ces phrases sont bien-sûr adaptables à souhait du moment que l’on respecte le symbolisme des points cardinaux et de leur place dans la course solaire cyclique.

    Dans de nombreuses traditions, au crépuscule du solstice ou bien à l’aube du solstice, ont lieu des rituels liés à l’élément symbolique “eau”. Ce sont les femmes du clan qui se chargent de cet aspect du rituel solsticial. Après avoir fait une offrande à la Terre-Mère ou à une autre Déesse représentant une des facettes de la Terre-Mère, les femmes se baignaient rituellement dans un cours d’eau pour invoquer les forces de purification. On offrait parfois une petite flamme que l’on déposait sur l’eau pour que le courant l’emporte, ce qui figurait la purification par le feu et par l’eau, ainsi que l’union des forces ouraniennes (le feu) et des forces chtoniennes (l’eau). Les femmes vont ensuite cueillir des fleurs et différents végétaux sacrés pour faire des couronnes avec lesquelles les participants se coiffent ou alors décorent les maisons et le lieu de la fête solsticiale. Ces couronnes sont elles aussi une image du soleil (le cercle) et de son union avec les forces vives de la terre (les fleurs). Cet aspect du solstice d’été se retrouve dans les sauts que les couples font au-dessus des flammes du bûcher afin non seulement d’être purifiés et consacrés par les forces solaires et ouraniennes, mais aussi de favoriser la fécondité avec l’aide symbolique de l’union du Ciel-Père et de la Terre-Mère. Cette union est célébrée dans la joie car elle se fait au moment où les forces célestes et solaires sont victorieuses, victoire qui permet le maintien de l’ordre cosmique et l’harmonie de la magie des cycles naturels. Les Dieux ouraniens donnent ainsi toute leur puissance au solstice d’été, raison pour laquelle il convient de remercier ces Dieux ouraniens, qui selon les traditions peuvent être nommés les Ases (Aesir de la tradition nordique), les Tuatha-Dé-Danann (tradition celte), les Olympiens (tradition gréco-romaine), ou encore les Deivas (tradition slave). Cette dernière tradition a d’ailleurs superbement conservé jusqu’à nos jours, la célébration du solstice d’été, au travers de rites comme celui de Koupala (voir lien à la fin).

    Les femmes du clan sont aussi celles qui sont chargées d’un autre aspect magique du solstice d’été, celui de la cueillette des plantes sacrées, plantes aux vertus médicinales et surnaturelles. Ceci a survécu partout en Europe avec les fameuses herbes de la Saint-Jean, « herbes » qui ont toutes des vertus de purification et de guérison. On y trouve entre autres le millepertuis, l’achillé millefeuille, la joubarbe, l’armoise, le lierre terrestre, la marguerite sauvage, ou encore la sauge. En cette nuit la plus courte, les plantes en général reçoivent une force toute particulière venue des forces célestes, leur sève « chante » d’une puissance inégalée durant le reste de l’année. Les cueillir au crépuscule ou à l’aube a bien-sûr son importance, car c’est à ce moment que la lumière ouranienne et l’obscurité chtonienne s’unissent dans une harmonie divine.

    Après cette courte présentation du solstice d’été et de son symbolisme, il apparaît de manière claire et nette que ce rituel sacré du solstice d’été est hautement important pour tout païen européen, car il nous place en harmonie avec nos Dieux et l’ordre cosmique, tout en générant un lien sacré avec nos ancêtres et leur mémoire plusieurs fois millénaires.

    Hathuwolf Harson



    Sources :
    « Dictionnaire des symboles », Jean Chevalier et Alain Gheerbrant

    « Les solstices », Jean Mabire et Pierre Vial.

    Herbes de la Saint-Jean : http:// www.lemonde-des-plantes.com /lherbes-de-la-saint-jean/

    Le rite slave de Koupala : https://www.facebook.com/ 230064080465741/photos/ a.360785930726888.107374185 2.230064080465741/ 535159469956199/ ?type=3&theater

    Solstice d’été au Questenbaum (tradition germanique) : https://www.facebook.com/ 230064080465741/photos/ a.303290629809752.107374183 4.230064080465741/ 412848372187310/ ?type=1&theater

    Symbolisme de la roue solaire : https://www.facebook.com/ photo.php?fbid=404058083066 339&set=a.305926009546214. 1073741844.230064080465741 &type=3&theater

    Symbolisme du swastika : https://www.facebook.com/ 230064080465741/photos/ a.305926009546214.107374184 4.230064080465741/ 315806118558203/ ?type=3&theater

    Symbolisme du soleil : https://www.facebook.com/ 230064080465741/photos/ a.305926009546214.107374184 4.230064080465741/ 565139723624840/ ?type=3&theater

    Symbolisme du feu : https://www.facebook.com/ 230064080465741/photos/ a.305926009546214.107374184 4.230064080465741/ 571700919635387/ ?type=3&theater

     

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  • Le 24 février 391, l'empereur Théodose promulguait un édit interdisant les croyances et pratiques "païennes" sous peine de mort.
    aujourd'hui, ce jour est pour les païens, un jour hommage envers les victimes des intégrismes et de l'intolérance religieux.



    24 Février : Jour du Souvenir païen

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  • BELTAINE / Cetsamhain / Nuit de Walpurgis

    C'est dans la nuit du 30 avril au 1er mai qu'est célébrée dans une grande partie de l'Europe une fête païenne majeure baptisée "Nuit de Walpurgis" dans la tradition germanique, et correspondant à la Beltaine des Celtes.

    Infiniment plus méconnue qu'Halloween/Samhain -car beaucoup moins vulgarisée, médiatisée, et "monétisée"-, Walpurgis/Beltaine en constitue l'exacte réplique, la seconde marquant le passage de la partie sombre de l'année à la partie lumineuse, inversement à la première. Elle porte d'ailleurs aussi le nom de Cetsamhain, ce qui traduit bien la correspondance entre ces deux points essentiels de l'année celtique.

    Fête du retour de la lumière et du renouveau de la Nature, elle n'en constitue pas moins également une nuit hors du temps, peuplée de forces obscures et au cours de laquelle le monde des morts et de l'au-delà interfère avec celui des vivants. Tout comme Samhain/Halloween, elle est marquée par l'errance d'entités impalpables, de créatures ténébreuses et inquiétantes, au premier rang desquelles les sorcières maléfiques, les revenants et autres loups-garous.

    On s'y réunit aussi autour de grands brasiers conjurant les ténèbres et saluant le retour du Soleil régénérateur, les fameux Feux de Beltaine, qui sont l'occasion de moult réjouissances et libations en l'honneur des forces vives de la Terre-Mère. Soleil et Terre-Mère respectivement symbolisés par le Dieu Bel/Belenos -d'où le nom de Beltaine-, et par l'antique déesse préceltique Maïa, d'où le nom du mois de Mai.

    A toutes celles et tous ceux qui se soucient de rétablir le lien avec leurs véritables racines spirituelles ancestrales, je souhaite donc une excellente célébration de cette nuit exceptionnelle, qu'il serait fort dommage de laisser dans l'oubli !

    Hans CANY

     

    BELTAINE / Cetsamhain / Nuit de Walpurgis

     

     

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  • JUL (ou YULE), le Solstice d'Hiver consacré à Wotan/Odin, arrive à grands pas. C'est ce Solstice d'Hiver païen qui a été détourné par l'Eglise chrétienne pour en faire Noël, en le décalant simplement au 24-25 décembre. Cette tradition ancestrale remonte donc bien au-dela du christianisme, en dépit des idées reçues... Détrompez vous !
    De toute façon, même le nom de Noël est une altération d'une autre désignation de cette fête païenne : la Neue Helle, autrement dit la "Nouvelle Clarté". Elle marque le début, à partir du Solstice d'Hiver, d'un lent processus de renouveau de la lumière, des forces de la vie et de la Nature endormies, le soleil commençant très progressivement à briller chaque jour un peu plus longtemps à compter de cette date.

    Quant à la figure mythique du Père Noël, si chère à l'imaginaire enfantin, elle est en fait issue d'un subtil mélange entre trois personnages mythologiques : le dieu Wotan/Odin, la déesse Freyja, deux divinités pourvoyeuses symbolisant l'abondance et la fertilité, et le Saint Nicolas chrétien, lui aussi constituant une figure pourvoyeuse.

    Les célébrations de Yule s'étalent sur Douze jours/nuits sacrés, du 21 décembre au 1er janvier.


    Avec quelques jours d'avance, chers amis lecteurs et lectrices, je vous souhaite donc une excellente célébration de Yule/Noël.

    Hans CANY

     

     

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