• Sunna, ou le Soleil au féminin

    Dans la tradition païenne germano-nordique, l'astre solaire était personnifié par une déesse nommée Sunna, ainsi que la désignent les anciennes Formules magiques de Mersebourg, découvertes en Allemagne, ou Sól, telle que la mentionne en Scandinavie le Vafþrúðnismál, troisième poème de l'Edda poétique.

    Cette figure mythologique témoigne du fait que le Soleil revêt un caractère féminin et non masculin dans la culture germanique, ce dont on retrouve aujourd'hui encore la trace en langue allemande moderne : le Soleil y est en effet de genre féminin (Die Sonne), tandis que la Lune y est de genre masculin (Der Mond).

    "Sonne" conserve en outre la trace étymologique évidente du nom de Sunna, de la même façon que l'anglais "Sun", le néerlandais "zon" etc, tandis que le souvenir de sa variante scandinave Sól se retrouve entre autres dans le norvégien et le suédois modernes "sol".

    Hans Cany

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  • Retour sur de nombreuses analogies soulignant l'évidence d'une origine ethno-culturelle commune.


    CELTES ET GERMAINS [par Stephen McNallen]

     

    Le chef du clan se leva parmi ses guerriers assis dans la grande salle enfumée. Les bruits et les conversations s'arrêtèrent, et tous les yeux se tournèrent vers ce colosse moustachu qui était leur leader. Élevant sa corne remplie d'hydromel au dessus de la cohue, il porta un toast au Grand Dieu, celui qui possède une lance et qui est accompagné par deux corbeaux. Tous clamèrent leur approbation, et un autre guerrier se mit debout, éleva sa corne et loua le nom du Dieu Tonnant. Les autres l'imitèrent, et dans la chaleur de leur camaraderie, ils auraient bien pu être dans la grande salle où vont les guerriers après leur mort, et où les vierges guerrières leur servent le festin d'immortalité.

    Une scène tirée de l'histoire des Vikings ? Une beuverie typiquement germanique ? Non -- la scène décrite ici est celle d'un festin chez leurs cousins, les Celtes.

    Comme pour la plupart d'entre nous, il n'y avait pour moi rien de nouveau dans le fait que les deux principaux groupes ethniques de l'ancienne Europe du Nord avaient beaucoup en commun. Tous deux font partie de la grande famille des Indo-européens. Leurs mythologies partagent une structure commune, les aspects matériels de leurs cultures sont très proches, et une même conception héroïque de la vie unit les Celtes et les Germains. Mais cela, comme nous allons le voir, n'est que le début !

    La distinction que nous faisons aujourd'hui entre ces deux branches de nos ancêtres provient en grande partie des observations de Jules César. En résumé, il donne le nom de Germains aux tribus qui sont sur la rive droite du Rhin, et il nomme Celtes celles qui se trouvent sur l'autre rive. En fait, à l'époque, ce n'était pas aussi simple. Aujourd'hui les spécialistes pensent que quelques tribus que nous avons autrefois appelées Germains, étaient en réalité des Celtes. D'autres tribus auraient pu appartenir à l'un ou l'autre des deux groupes, parce que nous ne savons pas quelle langue elles parlaient !
    La conclusion que nous pouvons en tirer, est que les traces matérielles que ces peuples ont laissées sont difficilement définissables, et que la langue est la seule différence marquée entre les deux groupes.

    Leur apparence physique n'est pas un critère de différenciation, parce que les auteurs romains décrivent les peuples Germains et Celtes exactement selon les mêmes termes. Tous deux étaient de grande taille, les cheveux tendant vers le blond, et de peau très claire.
    Le mot «Teuton», à cet égard, est à rapprocher du mot celtique «Tuath», signifiant tribu; ce qui fait penser à une parenté proche !

    Pour moi, la question fut réglée lorsque je lus le livre de Hilda Davidson Mythes et symboles dans l'Europe païenne (Syracuse University Press, 1988). De manière significative, le livre est sous-titré «anciennes religions Scandinave et Celtique». Page après page et chapitre après chapitre, l'auteur présente les similarités entre la mythologie, le folklore et les rituels des peuples germanique et celtique. Je commençai à en faire une liste tout en lisant, et rapidement je remplis plusieurs pages de notes manuscrites. Je n'en garantis pas la minutie, mais quelques comparaisons méritent d'être faites. Pour rendre plus accessible cette masse de matériel, j'ai classé mes commentaires en plusieurs grandes catégories :

    DIEUX ET DÉESSES

    Le dieu celtique Lug et notre Odhinn sont à peu près semblables. Odhinn est le père des dieux, est accompagné par deux corbeaux, possède une lance magique, et il est borgne. Lug est le dieu souverain dans la famille des dieux celtiques, il est associé aux corbeaux, possède la Lance de la Victoire, et il ferme un oeil lorsqu'il accomplit des actions magiques sur le champ de bataille.

    Le dieu germanique Thor, dont le nom signifie «le Tonnant», possède un puissant marteau. Il chevauche dans les cieux, riant dans sa barbe rousse, dans un chariot tiré par des boucs surnaturels. Le Taranis celtique, dont le nom signifie également «le Tonnant», conduit un chariot tiré par des taureaux. Il contrôle la foudre, dont le nom en vieux gaélique dérive de la même racine indo-européenne que le nom du marteau de Thor, Mjöllnir. Taranis est aussi représenté avec une abondante chevelure rousse flottante.

    Tyr, comme le racontent les mythes, perdit une main par la morsure du loup Fenrir. Il fut le dieu des cieux, disent les spécialistes, jusqu'à ce que Odhinn prenne sa place. Le dieu celtique Nuada perdit un bras dans la bataille contre les géants Fomoré, et ainsi Lug -- l'équivalent celtique d'Odhinn -- devint le dieu le plus important.

    Dans le domaine de la fertilité et de l'abondance, notre dieu Frey apparaît comme le plus important. Un de ses animaux favoris est le cheval, qui est aussi sacré pour le Dagda, le «dieu bienfaisant», qui est l'équivalent celtique de Frey.

    AUTRES ÊTRES SURNATURELS

    Les géants ? Les Celtes ont les leurs, tout comme les Scandinaves. Ils se nomment les Fomoré, et les dieux celtiques doivent mener une dure bataille contre eux. Plus précisément, le rôle qu'ils jouent est le même que chez les nordiques : ils représentent les forces d'inertie et d'entropie dans le cosmos.

    Les Valkyries trouvent leur équivalent dans la déesse Morrigan, féroce déesse qui accorde la victoire sur le champ de bataille, tisse les destins dans la guerre, et sert les héros dans leur vie après la mort. Ces deux aspects jumelés -- le sang et la mort d'une part, l'amour d'autre part -- sont présents dans les deux cultures. De même, les récits celtiques et les sagas scandinaves parlent de femmes guerrières surnaturelles qui instruisent et initient les héros choisis par le destin. Brünhild (Brunehilde) enseigne à Sigurd (Siegfried) la connaissance magique, et la guerrière Scathach («l'ombre») prend en charge le héros irlandais Cûchulain et en fait le guerrier qu'il est destiné à devenir. Ce n'est probablement pas un hasard si Sigurd et Cûchulain sont liés à Odhinn et à Lug, respectivement.

    Considérons maintenant les êtres surnaturels moins importants, dont les figures se rencontrent plus rarement dans les mythes et la poésie, mais qui rendent la vie plus supportable aux hommes. Les esprits de la nature, par exemple, sont semblables dans les deux cultures. Les Elfes, et le lien entre ces êtres et les âmes des ancêtres, étaient à peu près les mêmes chez les anciens Germains et leurs contemporains Celtes.

    PRATIQUES RELIGIEUSES

    J'ai évoqué la ressemblance entre les « paradis des guerriers » dans la scène au début de cet article, mais la ressemblance entre les religions des Celtes et des Germains va bien au-delà.
    Les marais de l'Europe du Nord ont reçu les mêmes offrandes des Celtes et des Germains. Armes capturées dans les combats, nourriture et gobelets, et divers objets -- tout cela était déposé dans les lacs et les marais de la même manière, au point qu'aujourd'hui nous ne pouvons même pas dire quels objets découverts sont d'origine germanique et lesquels sont celtiques.

    Lorsque les Druides offraient un sacrifice aux dieux, le sang d'un animal était projeté sur l'assistance avec un rameau de verdure, pour que l'énergie divine présente dans le sang puisse être directement transférée aux gens. Dans la religion germanique, nos ancêtres faisaient exactement la même chose pendant le sacrifice, le « Blot ». (Aujourd'hui, les pratiquants des deux religions utilisent de l'hydromel ou quelqu'autre boisson fermentée.)

    Dans toute l'étendue de notre patrie européenne, nos ancêtres honoraient les dieux en plein air, parce qu'ils pensaient qu'il était insensé de les enfermer dans des lieux fermés, comme (plus tard) les églises chrétiennes. De la même manière, dans les temps anciens, nos représentations des dieux et des déesses étaient très simples -- souvent gravées sur des morceaux de bois auxquels la Nature avait déjà donné une forme étrange, attendant seulement quelques raffinements de la main des hommes.

    Toutes ces coutumes décrivent aussi bien les pratiques des Celtes que celles des Germains.

    Les hommes des deux groupes ethniques utilisaient des boissons fermentées dans les rituels religieux. Souvent c'était de l'hydromel, mais ce pouvait être aussi de la bière. Et puisque nous nous intéressons à la modification des états de la conscience, rappelons-nous la folie furieuse des guerriers d'Odhinn, les «Bersekers». Dans l'ancienne Irlande, cette folie des guerriers (les «Fianna») portait le nom de «Ferg».

    Les lecteurs des récits nordiques se rappelleront comment Sigurd tua le dragon Fafnir et fit rôtir son coeur. Lorsqu'il se brûla le doigt, il le porta à sa bouche et constata qu'il pouvait comprendre la langue des oiseaux. Le héros irlandais Fergus obtint le même pouvoir lorsqu'il se brûla le doigt en faisant cuire un saumon au-dessus d'un feu. [On peut aussi noter la similarité entre le récit germanique des «pommes d'Idunn» et le thème celtique des pommes de l'île d'Avalon, NDT.]

    LA VISION DE L'UNIVERS

    Lorsque nous regardons la cosmogonie des Germains et celle des Celtes, nous ne pouvons pas trouver d'équivalence directe, mais nous pouvons voir une ressemblance. Tous deux avaient l'arbre géant, le centre du Cosmos, la structure dans laquelle tous les mondes sont contenus. Chez les nordiques, c'était Yggdrasil. Les Celtes l'appelaient Bile. [Cf. aussi et surtout «l'If de Mugna», NDT].

    L'autre clé de l'univers chez les anciens nordiques était le Puits du Destin («Well of Wyrd»), contenant les actions qui constituent le passé. Boire l'eau de ce puits donnait la sagesse, et Odhinn sacrifia un de ses yeux pour obtenir ce privilège. Comme l'on sait, les Celtes avaient un puits presque identique : des noisettes tombaient à l'intérieur et étaient avalées par le Saumon de la Sagesse.

    EN CONCLUSION

    Les seules vraies différences entre les religions germanique et celtique semblent être les noms donnés aux dieux.
    Un Viking du 10ème siècle se serait senti assez à l'aise dans un rituel celtique en Gaule un millier d'années plus tôt.
    La religion celtique s'écarte de la religion nordique guère plus que par exemple, une prêtresse de Freya en Islande et un guerrier invoquant Wotan dans la Germanie du temps d'Arminius. En effet, on a envie de dire qu'il existe seulement une seule «religion européenne», et que les croyances germaniques et celtiques en sont deux expressions.

    Ainsi quelles sont les implications de tout cela ? Eh bien, cela signifie que de nos jours, un Irlandais n'a pas de raison de se sentir mal à l'aise lorsqu'il invoque des dieux plus souvent associés aux fjords norvégiens qu'aux collines et aux vallées des Iles d'Emeraude. En fait, tous les peuples du Nord sont apparentés aussi bien spirituellement que génétiquement.

    Aussi l'unité celto-germanique s'oppose à la thèse parfois entendue que depuis que les européens sont partagés entre des nations différentes, nous aurions des ancêtres différents. Combien de fois avons nous entendu quelqu'un dire «je suis de sang irlandais et suédois, avec un peu de sang anglais et germain» ? En réalité il n'y a là aucun mélange, parce que les peuples de la famille nordique ne forment en fait qu'un seul peuple, à la fois par leur aspect physique et par leurs anciennes religions.

    Nous ne devons pas laisser les gens se diviser pour des raisons superficielles !

    Enfin, la gamme de nos similarités signifie que nous pouvons en utiliser une pour approfondir notre connaissance des autres. Si nous essayons de reconstituer la tapisserie de nos anciennes croyances nordiques, il y aura des «trous» à cause du passage du temps et des persécutions chrétiennes. Mais si nous en connaissons le fond commun, et de quelle manière il est exprimé chez nos cousins Celtes, nous pouvons alors rapiécer les trous avec une grande confiance.

    Assez pour aujourd'hui ! Toutes ces savantes démonstrations m'ont donné soif ! Je vais remplir ma corne avec une bonne rasade de Guiness, et porter un toast à nos ancêtres Celtes et Nordiques.
    «Skoal», et «Slainte» !


    Stephen McNallen

    (Stephen McNallen a fondé l' Assemblée populaire Asatru (AFA), qu'il a dirigé de 1994 à 2016, après avoir été le fondateur de la Fraternité Viking et de l'Assemblée libre Asatru.)

    CELTES ET GERMAINS [par Stephen McNallen]

    Enregistrer

    Enregistrer

    Enregistrer

    Enregistrer

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  •  

    LA DÉESSE CELTE ARDUINNA ET L’ORIGINE PAÏENNE DES ARDENNES

    Les Ardennes forment une région vallonnée qui se situe à cheval sur la Belgique, le Luxembourg, et le Nord de la France. C’est un très vieux massif dont les profondes forêts sont parsemées d’anciens mystères. Ce sont les Celtes qui s’installèrent au 8è siècle avant l’ère vulgaire dans ces contrées de l’Europe occidentale. On compte parmi ces Celtes de nombreuses tribus comme les Nerviens, Trévires, Rèmes, Condruzes, Éburons, Pémanes, Sègnes, et Aduatuques. Leur isolement géographique a souvent permis que perdure au-delà de la romanisation et de la première phase de christianisation, certaines traditions anciennes. Lorsque ces peuples celtes arrivèrent au 1er millénaire avant l’ère vulgaire, ils apportèrent avec eux, en plus de leurs Dieux majeurs hérités du panthéon indo-européen, le culte à des Déesses dont l’importance est commune à tous les Celtes. Ces Déesses étaient elles-mêmes héritières d’un passé très lointain, souvent issues du néolithique ancien et de la religiosité de ces ancêtres de la nuit des temps. Les Celtes sont connus pour avoir intégré dans des proportions assez conséquentes des éléments de culte des populations européennes antérieures. Ce n’est donc pas un hasard que les Ardennes tirent leur nom d’une Déesse celte du nom d’Arduinna. Les Ardennes sont ainsi la terre de la Déesse Arduinna.

    Le nom d’Arduinna semble venir du gaulois arduo-, ce qui se traduit par «hauteur», ce qui pourrait faire référence aux hauteurs boisées du massif des Ardennes. Mais la racine linguistique arduo semble également reposer sur une autre étymologie qui nous renvoie au mot «Ours», tel qu’on la retrouve dans des noms eux aussi signifiant «ours», comme Arthur, arctique, Artio,… Arduinna serait ainsi à l’origine une Déesse-Ourse. L’ourse est dans toutes les traditions païennes une figuration de la Terre-Mère, la grande Déesse nourricière.

    Bien qu’il existe une représentation d’Arduinna chevauchant un sanglier (en bas à gauche sur la photo), il n’en reste pas moins que la fonction de la Déesse va bien en-deçà de ce sanglier qui ne serait qu’un simple attribut. Ceux qui ont voulu en faire une Déesse des sangliers, se sont trompés. Surtout si l’on tient compte du fait qu’il existe de sérieux doutes quant à cette statuette au sanglier, car en effet plus d’un spécialiste de la question affirme que cette représentation viendrait en fait du Jura, et n’aurait par conséquence aucun lien avec Arduinna.

    Quoiqu’il en soit, Arduinna est l’aspect sauvage et originel de la grande Déesse, la Terre dans son jeune âge, la terre encore inviolée et vierge. À son culte sont intimement liées toutes les richesses des forêts ardennaises, richesses composées de ses animaux sauvages, de ses sources, et de ses arbres. Arduinna est la Déesse de la faune et de la flore qui veille à la fertilité et fécondité de tout ce qui croît dans ses bois magiques. Elle protège et assure toute l’abondance naturelle qui donne vie aux forêts, à ses animaux, ses baies, ses légumes sauvages, ses sources sacrées, ses plantes médicinales et ses arbres majestueux. Un des lieux de culte connus d’Arduinna fut le mont Saint-Walfroy, où jadis se trouvait un temple païen dédié à la Déesse. Les chrétiens, fidèles à leur vile habitude criminelle, détruisirent le temple de la Déesse pour y construire à sa place un ermitage dédié au dieu unique importé d’Israël. Mais, malgré tout, l’esprit de la Déesse continue de vivre en ces lieux mystiques et magiques, et toutes les tentatives chrétiennes de détourner les gens de cette réalité, n’y changeront rien. Avant cette christianisation forcée, il y eut la phase gallo-romaine, pendant laquelle Arduinna fut assimilée à Diane, la Déesse vierge de la chasse et de la nature sauvage, une assimilation qui respecta le profil et l’identité de la Déesse celtique Arduinna.

    Ainsi, si vous avez la chance de vous promener dans les belles forêts des Ardennes, souvenez-vous qu’elles ne furent pas seulement le théâtre de luttes héroïques durant la deuxième guerre mondiale, mais qu’elles furent aussi le lieu de résidence d’une Déesse majeure de nos ancêtres celtes, la belle Arduinna.

    Hathuwolf Harson

    Sources :
    « Lexikon der keltischen Mythologie », Sylvia und Paul F. Botheroyd

    « L’ours, Histoire d’un roi déchu », Michel Pastoureau

    https://fr.wikipedia.org/ wiki/Mont_Saint-Walfroy

    https://fr.wikipedia.org/ wiki/Arduinna

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    8 commentaires
  • Gaulois_contre_Romains.jpg

    Afin d'en finir une bonne fois pour toutes avec le mythe ô combien galvaudé de la prétendue "Pax romana", la lecture d'un ouvrage fort bien documenté de Joël Schmidt, paru en 2004, pourra s'avérer des plus édifiantes et des plus profitables, même aux personnes les plus sceptiques et/ou les plus conditionnées dans le cadre d'un sujet historique de plus en plus controversé. Le titre de l'ouvrage en question, pour être des plus sobres, n'en est pas moins particulièrement éloquent : "LES GAULOIS CONTRE LES ROMAINS : LA GUERRE DE 1000 ANS". Au fil des pages de ce livre captivant, l'auteur s'emploie méthodiquement à démonter la fable éculée d'une période "de paix et de prospérité" qui, cinq cents ans durant, aurait suivi l'invasion romaine de la Gaule à partir de son accomplissement en l'an 52 avant l'ère chrétienne, pour ne s'achever que dans la tourmente des "Invasions barbares" et de la chute de l'Empire, en l'an 476 de l'ère vulgaire. Références précises et vérifiables à l'appui, Joël Schmidt expose ici avec brio le déroulement d'événements aussi bien ignorés du grand public que volontairement passés sous silence par l'historiographie officielle.

    Si les données archéologiques témoignent indiscutablement du fait que les centres urbains des Gaules, pour la plupart fondés par l'Occupant à partir d'oppida gaulois préexistants, furent profondément marqués par l'empreinte romaine, si ces mêmes données archéologiques attestent l'existence d'une indéniable "fusion" civilisationnelle, et même d'un syncrétisme religieux assimilant une grande partie du panthéon celtique local au panthéon romain, elles ne doivent pas pour autant occulter le fait que ces quelques siècles de domination latine n'entraînèrent en aucune façon la disparition totale de l'identité et des particularismes culturels des autochtones, pas plus qu'ils ne mirent un point final au velléités de ces derniers de recouvrer leur indépendance perdue. N'en déplaise aux adeptes inconditionnels de la romanité et de l'héritage civilisationnel gréco-latin, l'irrédentisme gaulois n'est pas, tant s'en faut, qu'une plaisante invention inhérente aux bandes dessinées d'Astérix et Obélix, mais correspond bel et bien à une réalité historique.

    La vérité est que les cinq siècles que dura la soi-disant "Pax romana", loin de correspondre au cliché idyllique d'une période de stabilité et de "progrès" civilisationnel sans précédent, loin d'asseoir la supériorité définitive des fondements de la civilisation romaine sur l'identité culturelle rudimentaire, forcément primitive et grossière, de prétendus "barbares", furent sans cesse émaillés d'actes de rébellion, d'insurrections et de soulèvements armés qui, jusqu'au bout, n'eurent de cesse de mettre à mal l'autorité de l'Empire sur les diverses régions placées sous son joug. Non seulement ces actes d'insoumission et de révolte se succédèrent à un rythme effréné durant toute la période d'occupation, mais de surcroit, les différents peuples gaulois essayèrent toujours, dès les premiers signes d'affaiblissement de l'autorité impériale apparus au cours du IIIème siècle de l'ère chrétienne, de faire purement et simplement sécession avec l'Empire, afin de recouvrer leur souveraineté perdue. C'est ainsi que l'on vit même se produire, au cours des derniers siècles de l'Empire moribond, des initiatives plus ou moins éphémères émanant d' "empereurs gaulois" qui, s'ils se refusèrent toujours à rompre avec les valeurs romaines, n'acceptèrent pas, de facto, de prêter allégeance à l'autorité centrale, et entendirent ainsi, au-delà de leurs ambitions personnelles, affranchir leurs peuples respectifs de la tutelle de Rome.

    Pour conclure au mieux cette brève présentation du remarquable ouvrage de Joël Schmidt, voici à présent une reproduction du résumé figurant en quatrième de couverture :



    "Sur le conflit qui oppose les Gaulois aux Romains, on ne connaît généralement que l'épisode de la conquête des Gaules racontée par César et qui se déroula pendant huit ans au milieu du 1er siècle av. J. -C. Or, c'est dès 390 av. J. -C. que le Gaulois Brennus et ses troupes occupèrent durablement Rome et prononcèrent l'humiliant " Vae victis ", " Malheur aux vaincus ". La prise de Rome fut la cause d'un traumatisme irréductible, sans cesse rappelé par tous les historiens de Rome, notamment par le plus grand d'entre eux, Cicéron. A partir de cet événement majeur, se succédèrent les péripéties d'une lutte inexpiable au cours de laquelle les Gaulois, rêvant toujours de réoccuper Rome, s'allièrent par les armes et la diplomatie à tous les adversaires des Romains : Carthaginois avec Hannibal, Grecs avec le roi Persée, Germains ou Barbares lors des grands invasions des IIe et IIIe siècles de notre ère.
    L'auteur démontre également que la prétendue romanisation de la Gaule, thème sans cesse rabâché par les historiens, fut un leurre ou tout au moins une légende : en réalité, il y eut sans cesse des révoltes gauloises contre l'Empire romain. Pendant dix siècles, liberté et indépendance furent les mots d'ordre constants des chefs gaulois. Si les Gaulois furent toujours vaincus parce qu'ils opposaient leur masse aux tactiques éprouvées des légionnaires romains, ils ne renoncèrent jamais à harceler par tous les moyens possibles l'occupant romain, jusqu'à la chute de Rome au Ve siècle de notre ère."


    Enfin, pour approfondir la question, on pourra également lire avec profit la non moins remarquable étude de Maurice Bouvier-Ajam publiée pour la première fois au début de l'année 2000, et consacrée précisément  au phénomène des "empereurs gaulois" au cours de la seconde moitié du IIIème siècle de notre ère, entre l'an 260 et 274. Quatrième de couverture :

    "260 après J.-C : l'Empire romain est en crise. L'époque où la grandeur de Rome s'affirmait de l'Angleterre au désert de Judée est révolue. Les incursions barbares se font de plus en plus fréquentes, le pouvoir impérial risque de vaciller. Coupées de l'Italie par l'invasion des Alamans, les provinces gauloises et les légions stationnées sur le Rhin proclament empereur un noble d'origine gallo-romaine, Postumus. Ce général s'empare du pouvoir et installe sa capitale à Trèves, il domine alors les Gaules, l'Espagne et la Bretagne. Pendant quinze ans, Postumus et ses successeurs, Victorinus (268- 270) et Tetricus (270 -274), se comporteront en souverains légitimes, refusant toutefois de rompre avec les valeurs romaines. Ils revêtiront les pouvoirs et titres des empereurs, frappant monnaie, organisant la vie civile, assurant la protection du pays. Toléré un temps parce qu'il protégeait l'Italie des peuplades germaniques, l'Empire gaulois représentait un véritable défi à l'autorité de Rome. Aurélien, symbole de la restauration du pouvoir impérial autoritaire, vint à bout de cette sécession en 274. L'Empire gaulois avait cessé d'exister. Fortement influencée par les auteurs latins, l'Histoire présenta souvent la Gaule comme une simple province romaine. C'était faire abstraction de l'esprit de résistance révélé par cet épisode trop souvent absent de nos manuel. Le rapport de force étant défavorable à l'Empire gaulois, ce dernier fut anéanti. Il mit pourtant en évidence la fragilité de l'Etat romain, annonçant sa chute prochaine. "

    Gaulois_empereurs.jpg

    Même s'il convient bien évidemment, dans un souci d'honnêteté intellectuelle, d'établir une certaine distinction entre ce qui relève d'une part des multiples révoltes gauloises, empreintes d'un esprit profondément celtique, et d'autre part des expériences sécessionnistes opérées sous l'égide d' "empereurs gaulois" successifs, plus ou moins romanisés, le même souci d'honnêteté intellectuelle impose également la déduction suivante : loin d'avoir disparu corps et âme en se fondant dans le creuset civilisationnel dit gallo-romain, le sentiment identitaire gaulois, d'essence celtique continentale, a non seulement survécu -au moins en partie- à la conquête romaine, mais s'est de surcroit maintenu plus ou moins ouvertement pendant toute la période qu'aura duré l'occupation des Gaules. Et plus encore, il parvint même à survivre à la désintégration de l'Empire romain d'Occident en l'an 476 de l'ère chrétienne, alors même que ladite civilisation gallo-romaine avait commencé, dès le IIIème siècle, à intégrer en son sein un nombre conséquent d'éléments ethno-culturels germaniques, portés jusqu'à elle par diverses vagues de peuplement venues d'outre-Rhin.

    La prise en compte des faits historiques brièvement évoqués dans le cadre du présent article -et développés dans celui des deux études qui y sont présentées- nous invite donc à l'abandon d'un certain nombre d'idées reçues. Au premier rang de ces idées reçues figure le fait que l'histoire de l'espace territorial qui allait par la suite devenir la France, comme beaucoup plus tard le royaume de Belgique actuel, ne saurait commencer avec la conquête romaine. D'autre part, les divers peuples constituant l'actuel "Hexagone" ne sont aucunement dépositaires d'un héritage ethno-culturel et civilisationnel qui ne serait que d'essence romaine, et donc latine. Toute l'histoire de l'opposition multiséculaire entre Gaulois et Romains, entre monde celtique et monde latin, le démontre de façon on ne peut plus claire. A ce titre, même en ne se bornant qu'au domaine linguistique, la bonne foi la plus élémentaire devrait obliger tout un chacun à admettre une évidence des plus criantes : si, de par sa structure générale, il convient certes de classer le français parmi les langues dites romanes, cette langue française, issue de la fusion de langues d'Oc et de langues d'Oïl, elles-mêmes comprenant de nombreux apports germaniques et celtiques continentaux, est incontestablement la moins latine de toutes les langues romanes. 

    Même s'il convient bien entendu d'écarter l'excès inverse, qui consisterait à nier purement et simplement tout apport romain/latin dans la substance de l'actuelle identité française, force est d'y reconnaître également la présence tout aussi persistante qu'importante d'un vieux fond celtique continental (gaulois). Ce sont précisément ces trois éléments constitutifs, celtique/gaulois, latin/romain, puis germanique, qui en constituent les piliers fondamentaux et qui, par là-même, en font toute la spécificité. Faire fi d'une partie ou de l'autre de cet héritage triple, ce n'est ni plus ni moins qu'un déni de réalité, sur fond de parti pris et d'amnésie plus ou moins volontaire. 

    Monde celtique et monde latin, s'ils peuvent dans une certaine mesure fusionner, voire se compléter, n'en constituent pas moins deux pôles diamétralement opposés de l'indo-européanité . Le paradoxe, la singularité de la civilisation dite gallo-romaine (et belgo-romaine), c'est d'être parvenu à faire une synthèse de ces deux pôles opposés, tout en demeurant fondamentalement elle-même, en ne reniant jamais totalement son vieux fond gaulois, et tout en l'enrichissant, par la suite, d'une part non-négligeable de germanité. Mais c'est aussi parce que les Celtes des Gaules, les Gaulois et autres Celto-Germains comme les Belges, ne succombèrent jamais totalement à l'assimilation et à l'acculturation romaines qu'ils purent, au final, préserver un héritage ancestral qui reste en grande partie le nôtre.

    Hans CANY
    2 juillet 2015 E.V.


     

    Paganisme_8_HERITAGE.jpg

        

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire

  • Dans la société païenne de tradition germano-nordique, la femme avait plus de droits que dans le reste de l’Europe christianisée. Le droit germano-nordique réservait un rôle éminent à la femme. Elle était “l’âme d’une société dont l’homme n’était que le bras”. Ce ne sont ni l’amour ni le romantisme que suscite la femme, mais l’admiration pour son... autorité et le respect pour son influence. On reconnaît là bien le côté pragmatique de la culture nordique. Dans les sagas nordiques, la figure de la femme fatale n’apparaît presque jamais.

    La femme germano-nordique n’est pas admirée pour de simples questions charnelles. Les très nombreux exemples des sagas islandaises démontrent que les Vikings donnaient priorité aux femmes à forte personnalité: Thorbjörg, l’épouse de Páll Sölvasson, qui tente de tuer d’un coup de couteau Hvamm-Sturla; Gudrún Önundardóttir qui pousse ses frères à la vengeance; Jóreidr Hállsdottir qui choisit de se laisser mourir plutôt que de se marier de force; Hálldora épouse de Sighvatr qui prend les décisions importantes à la place de son mari; Ásta Andréasdóttir qui met une bonne raclée à son frère à coups de gourdin, etc… La femme viking n'est pas mentionnée pour sa beauté ou sa bonté, elle est admirée pour sa fierté, l’importance de sa lignée de sang, et sa force de caractère. Dans les sagas, la femme nordique n’est pas dénigrée parce qu’elle est femme, elle n’est pas non plus rabaissée au rang d’objet de plaisir. Il n’y est pas non plus fait mention de femmes battues, et encore moins assassinées.

    Il y a quelques 2000 ans déjà, des auteurs romains comme Tacite ou César parlaient de la place de choix qu’avait la femme germanique. D’époque viking il existe également des inscriptions runiques qui témoignent de cette place de la femme. Le culte important aux Déesses comme Nerthus, Freyja ou Frigg, est lui aussi révélateur du rôle sacré de tout ce qui est féminin dans la société païenne de tradition germano-nordique. Le genre féminin du soleil (“la soleil”) vient confirmer cette sensibilité féminine. Avec l’arrivée du christianisme et de sa misogynie héritée de la culture sémitique, le rôle de la femme changea. Durant deux siècles de transition entre paganisme et christianisme, la femme put conserver certains avantages notoires, mais ils finirent par s’estomper en raison de la pression obscurantiste des chrétiens.

    Chez les païens de tradition germano-nordique, la femme est la gardienne du foyer, celle qui maintient les traditions et qui veille à l’honneur du clan. La “húsfreyja”, terme qui désigne la maîtresse de maison, était reconnaissable à son trousseau de clefs qu’elle porte à la ceinture. Au foyer elle règne de manière absolue, laissant les concubines dans un rôle secondaire. La maîtresse de maison centralisait sur sa personne les questions liées à l’héritage et au domaine, sujets propres au symbolisme de la rune Othala. La “húsfreyja” était l’épouse légitime et la gardienne du foyer. Elle gérait l’approvisionnement, l’équipement et l’installation de la maison. Elle veillait à l’accomplissement des tâches domestiques, des plus modestes aux plus nobles comme le filage ou le tissage. L’éducation des enfants revenait également aux femmes de maison. La hiérarchisation des rôles selon le genre n’existait pas dans la société germano-nordique, mais l’égalitarisme non plus. Tout se basait sur la répartition des tâches et la notion de complémentarité. Le concept d’une femme inférieure et soumise, concept importé avec le judéo-christianisme, était inconnu des païens du Nord.

    À la femme incombait le maintien de la tradition ancestrale. Elle rappelait aux membres de la famille les noms, les titres des ancêtres, et les hauts faits de leur passé. Maintenir les traditions, rappeler au souvenir des grandeurs passées de leur lignage, c’était veiller au respect des ancêtres et à l’honneur du clan. On retrouve ce principe basé sur la lignée de sang dans les longues généalogies citées dans les Eddas et les Sagas. La femme devenait ainsi la mémoire sacrée du clan. Magiciennes, femmes-sages, et prophétesses (völvur) sont nombreuses dans les anciens mythes nordiques, à tel point que l’on pourrait penser que le lien avec la tradition magico-religieuse était surtout une affaire de femmes. La femme participe du sacré à un degré que ne pourrait justifier une prétendue condition inférieure. La femme devait donc être l’objet d’un profond respect dans le cadre des liens religieux.

    Dans l’ensemble des textes anciens, mari et femme apparaissent avant tout comme de bons associés. Une situation souvent peu sentimentale qui se base sur les liens entre familles et clans, où la position sociale jouait un rôle important. Le nordique toujours très pragmatique et plutôt matérialiste, voyait le mariage comme une question pratique et non d’amour. D’abord était l’intérêt, et si ensuite venait s’y greffer l’amour, c’était tant mieux, mais pas primordial. Le divorce était autorisé et institutionnalisé selon les lois stipulés par les Grágas, et à la lecture des sagas on constate d’ailleurs que ce sont les femmes qui le plus souvent initiaient la procédure de divorce. Mais tout n’était pas parfait pour la femme dans la société germano-nordique. Ce qui nous amène à côtoyer l’aspect négatif. Car nous avons vu que la femme germano-nordique jouissait d’avantages et de droits qu’on lui refusait dans les sociétés méditerranéennes, elle était certainement plus libre par rapport aux femmes des pays chrétiens. Mais il ne faut pas non plus croire que sa situation était idéale. La société germano-nordique était patriarcale et brutale, avec tout ce que cela implique pour les femmes. Cette société ne laissait pas beaucoup de place à la coquetterie ou à l’eau de rose, un système rude avec des rapports très terre-à-terre. La froideur des rapports conjugaux est caractéristique de la culture nordique. Dans certains cas la femme participait aussi à la guerre, ce qui ne se voyait pas dans les pays chrétiens par exemple, mais elle était obligée de toujours porter ses vêtements de femme. Le mythe de la guerrière en armure est une invention moderne et n’a pas de fondement historique.

    Hathuwolf Harson

    Source : “Moeurs et psychologie des anciens islandais”, Régis Boyer.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     La déesse Discordia de la mythologie romaine incarne, comme son nom l'indique, le principe même de la discorde, de la mésentente. Elle personnifie cette force négative qui engendre les tensions, les dissensions, les querelles, les conflits, les guerres...

    C'est, par extension, la déesse du  Chaos. Son attribut est la pomme. On disait jadis que lorsqu'elle jetait celle-ci entre deux personnes, entre deux nations, ou même entre deux autres divinités cela les poussait inexorablement à se quereller.
    D'où l'expression "Pomme de discorde", toujours couramment employée aujourd'hui.

    Discordia est un "avatar" romain de la déesse grecque Eris. C'est pourquoi elle est parfois désignée sous le nom d' Eris-Discordia.

    Dans la mythologie grecque, Eris, de par ses agissements, est à l'origine des rivalités qui ont notamment provoqué la guerre de Troie.

    Hans CANY

    La déesse DISCORDIA et sa pomme de...discorde

     Eris-Discordia, par Himitsuhana

     

    La déesse DISCORDIA et sa pomme de...discorde

    Eris-Discordia, entourée des rayons fléchés de l'Etoile du Chaos. Peinture originale par Emily Balivet, 2011.

    Enregistrer

    Enregistrer

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  • Lorsque l'on avance machinalement que les Allemands sont nos "cousins germains", selon une formule bien convenue et quelque peu galvaudée, on ne croit pas si bien dire... Il est en effet fondamental de prendre conscience du fait que dans l' Hexagone actuel, ce ne sont pas moins de 40% environ de la population de souche qui ont des origines franchement germaniques. Et que ce chiffre monte même jusqu'à 70% pour les régions situées au nord de la Loire, ce fleuve constituant à plus d'un titre une frontière ethno-culturelle depuis plus de 1500 ans. Cela représente donc à peu près 15 à 18 millions d'individus. Ce qui est à la fois beaucoup et peu, sur une population globale de 60 millions. D'autant plus que la grande majorité de ces 15 à 18 millions d'individus est complètement amnésique et acculturée...

    La proportion la plus importante de personnes ayant plus ou moins de racines germaniques se retrouve bien entendu dans les régions situées au nord de la Seine, ainsi qu'au nord-est et à l'est de la France. Mais il est tout à fait simpliste, réducteur et même erroné de croire que les Germains de l'Hexagone se limitent aux Alsaciens, aux Lorrains et aux Flamands. La part de germanité de la France, loin de se limiter à ces seuls secteurs géographiques, est en réalité beaucoup plus importante que cela.
    C'est ce fait ethnique et historique méconnu que l'auteur, Hubert Kohler, s'est attaché à analyser tout au long d'un ouvrage convaincant et fort bien documenté.

    Hans CANY

     

     

     

    A lire : PRESENCE GERMANIQUE EN FRANCE

    PRESENCE GERMANIQUE EN FRANCE
    Auteur: Hubert Kohler
    Editions: L'Aencre
    Pages: 287

    A l'heure où la France s'engage dans la construction européenne, de nombreux Français s'interrogent quant à l'avenir et à l'identité de leur pays. Trop longtemps, de la diversité des apports constitutifs du peuple français, des thèses diverses et sectaires n'ont voulu retenir que l'élément latin ou celtique, négligeant le fait que le nom même de France est celui d'un conquérant germanique. Au-delà du symbole, et sans parti pris, l'auteur est allé rechercher, grâce aux données modernes de la toponymie, de l'hématologie et de l'anthropologie, quelle était la part réelle des Francs et des autres groupes germaniques dans la substance française.

    Une lecture vivement recommandée !

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  • Par Hathuwolf Harson

     

    Ce très beau symbole solaire est aussi un symbole polémique, car il a revêtu de nos jours une connotation politique. Le nom de ce symbole vient de l'allemand "Schwarze Sonne". Bien que certains milieux universalistes et “bien-pensants” voudraient faire croire que ce symbole est une création du régime NS, il n’en est rien. Son origine est historiquement attestée et complètement païenne ; les originaux qui ont inspiré le Soleil Noir datent en gros entre le 4è et le 6è siècle de notre ère et furent particulièrement en vogue parmi le peuple germanique des Alamans. Sur la photo qui accompagne ce texte, on peut observer de nombreux originaux archéologiques. Ils sont la preuve de l’ancienneté de ce symbole germanique.


    Le Soleil Noir est un symbole solaire. Il est composé de runes Sowilo. Cette rune est justement celle du Soleil, ce qui renforce le symbolisme solaire. Ce genre d'amulette historique s'appelle en allemand de manière générale "Zierscheibe", terme qui veut dire "disque ornemental". On en trouve jusqu'à l'époque plus reculée de l'âge du bronze proto-germanique, époque où les cultes solaires prirent une très forte importance, surtout depuis l’influence indo-européenne dans le Nord européen. Pour plus d'informations, voir le lien suivant=> http://en.wikipedia.org/ wiki/Zierscheibe

    J’ai longtemps cru que la version avec 12 runes du soleil était elle, oui, une création du régime NS, en particulier de la SS-Ahnenerbe (mot qui signifie “héritage des ancêtres”). Car il faut savoir en effet que cette section de recherches culturelles et historiques de la SS, l’Ahnenerbe, avait fait de très bonnes études, et il faut le dire sans parti pris aucun et loin de toute apologie, car nier ceci relève de la mauvaise foi. Mais l’Ahnenerbe s’était aussi permis de graves erreurs au niveau de l’interprétation des symboles germaniques, erreurs parfois volontaires pour des raisons politiques évidentes. Au château de Wewelsburg près de Paderborn et des Externsteine, endroit qui fut un haut lieu de la SS-Ahnenerbe, se trouve sur le sol de la salle principale la plus célèbre représentation du Soleil Noir. Ce Soleil Noir avec 12 «rayons» est au centre d’une salle entourée de 12 colonnes. Dans le sous-sol du château se trouve une autre salle où se réunissait l’élite de la SS sur 12 socles respectifs entourant un feu cérémoniel. Le symbolisme du chiffre 12 est ici à rapprocher des 12 mois de l’année s’inscrivant dans le rythme annuel des cycles solaires, ce qui est également une autre interprétation des 12 chevaliers de la table ronde, un des mythes chers à Heinrich Himmler, le chef de la SS. Le terme de «Noir» désigne dans le cas de ce symbole l’aspect occulte de la connaissance liée aux anciens cultes solaires.

    Ce genre d’explication symbolique n’est bien-sûr valable que pour un calendrier comportant justement 12 mois, ce qui ne fut pas le cas pour la culture germanique des origines. Ceci dit, j’ai dû constater que cette version du Soleil Noir avec douze runes Sowilo n’était en fait pas du tout une invention de la SS-Ahnenerbe, car il existe un original archéologique comportant lui aussi 12 runes Sowilo (voir la photo, c’est justement le modèle qui comporte un swastika en son centre, en haut à droite). On peut donc affirmer sans crainte que le Soleil Noir est un symbole historique ancien, même si de nos jours il a été repris par certains mouvements identitaires ou politiques, ce qui est parfaitement leur droit, du moment qu’un certain esprit du symbole est respecté.

    À ce stade de notre réflexion, il est important d’approfondir un peu le sujet. Lorsqu’on observe les différents modèles archéologiques de la photo, on s’aperçoit très vite que le nombre des runes Sowilo, les “rayons” du Soleil Noir, ne sont pas marqués par un nombre fixe. Il y a des Soleils Noirs avec 4, 5, 6, 7, ou 12 runes. Le nombre des runes n’est donc pas une constante, ce qui permet de conclure que ce nombre n’était pas le centre du symbolisme lié à cette amulette solaire. Le nombre de fois que fut représentée la rune Sowilo sur une amulette est plutôt lié à la magie runique que nous connaissons des inscriptions historiques. On gravait alors un certain nombre de fois une rune en particulier afin d’obtenir un résultat bien précis et souhaité. Graver par exemple 3 fois la rune Fehu était une opération rituelle d’ordre magique dont le but était l’abondance et la prospérité. Employer 4 fois la rune Sowilo s’inscrit totalement dans le cadre des rythmes cycliques lié aux 4 saisons de l’année, ce qui en fait un hymne tout particulier dédié au à la Divinité du soleil. Le symbolisme du chiffre 4 se retrouve parfaitement dans celui de la roue solaire avec ses 4 rayons. Le 12 est un multiple de 4, on peut donc analyser le chiffre 12 comme étant bien ce que nous avons vu ci-dessus: un symbole s’inscrivant dans le rythme des cycles solaires. Le fait que 4 doive être multiplié par 3 pour obtenir 12, est un autre élément révélateur, car le 3 fut depuis toujours utilisé en magie, qu’elle soit runique ou non. Le 3 permet d’activer une invocation, et dans ce cas d’activer le pouvoir de la rune Sowilo. Quant aux autres chiffres utilisés dans les différentes amulettes, ils ont très certainement eu une signification particulière pour la création de l’objet, même si à notre époque certains symbolismes numériques de la tradition germanique nous échappent parfois.

    Hathuwolf Harson

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  •  Par Hathuwolf Harson

     

    Nombreux sont les dragons que nous livrent les différentes mythologies d’Europe et d’ailleurs. Pour qui se penche sur nos anciennes traditions païennes, cet animal mythique est incontournable. Il se présente souvent sous la forme d’un serpent ailé avec des pattes, ce qui le rapproche pas mal de l’image d’un dinosaure. Il crache souvent du feu et sa taille gigantesque rappelle la fragilité de l’homme face à cette puissance brute de la nature.

    Quelques-uns de ces dragons ont traversé les siècles car les mythes ont su maintenir vivant leur souvenir : le dragon-serpent Fafnir qu’affronte le héros solaire Siegfried de la tradition germano-nordique, le dragon-serpent Python qu’affronte le Dieu solaire Apollon de la tradition grecque, les dragons celtiques du roi Llud de la tradition irlandaise, les dragons de Merlin dans le cycle celte arthurien, le dragon gardien du jardin des Hespérides de la tradition grecque, les Smaj de la tradition slave, le Kaliya de la tradition indo-aryenne affrontant le Dieu Krishna, Jormungandr ou Niddhogr de la tradition nordique, etc...

    Dans le cadre historique européen du symbolisme rattaché au dragon, il faut considérer deux grandes phases : celle issue du paganisme et celle engendrée par le judéo-christianisme. Avec l’image du dragon, nous sommes encore une fois en présence d’une perversion du symbole païen par le christianisme. L’argument typique de ceux qui tentent de voir dans le christianisme européen une continuité du paganisme ne tient pas la route, et le dragon en est justement un exemple très révélateur. Pour les païens le dragon était un symbole des forces brutes et originelles de la nature avec des développements que nous allons voir en détails, alors que pour le christianisme le dragon était un symbole du mal absolu et du paganisme qu’il fallait abattre, symbole que nous retrouvons avec des héros chrétiens comme St-Georges ou St-Michel terrassant le dragon.

    Certes, l’image du dragon continua avec le christianisme, mais le sens profond fut complètement altéré. Dans le symbolisme comme dans bien d’autres domaines, il ne faudrait pas confondre la forme et le fond, démarche nécessaire pour saisir correctement toute la portée d’un symbole et de son histoire au cours des siècles.

    Le symbolisme païen du dragon, celui qui remonte à la nuit des temps, est l’expression des quatre éléments fondamentaux : l’eau, la terre, l’air et le feu. Le dragon concentre sur lui la force des quatre éléments, une force qui pèse son poids dans le monde magique des symboles.


    - Sa connexion avec l’élément «eau» se doit au milieu aquatique dont il est souvent issu et dans lequel il évolue fréquemment. On voit également le dragon dans plusieurs mythes faisant naître des sources. Ce lien avec l’élément «eau» nous donne une première indication symbolique, il fait du dragon une figuration de la vie primordiale, une des origines de la vie. L’eau est source de toute vie, elle naquît jadis de la rencontre du monde du feu (Muspelheim) et du monde de la glace (Nifelheim), c’est elle qui a fertilisé et fécondé la terre pour donner naissance à la vie elle-même sous forme de végétaux, d’animaux, et d’humains. Par ailleurs, le dragon est régulièrement associé à la pluie et au tonnerre dont il serait la cause, ce qui en fait un artisan responsable de la fertilité et fécondité de la terre. Dans tout ce contexte aquatique, le dragon apparaît comme un symbole positif car générateur de vie.


    -La connexion du dragon avec l’élément «terre» se retrouve quant-à lui dans le fait que l’animal mythique est décrit comme ayant des pattes et comme habitant de profondes cavernes obscures. Ces grottes ténébreuses sont l’image du royaume souterrain des forces chtoniennes, celles qui surgissent des entrailles mystérieuses de la terre. La terre ici n’est pas seulement une image de la Terre-Mère protectrice des naissances et de la croissance, mais aussi des forces brutes et chaotiques qui résident dans l’infra monde. Ces forces chtoniennes se retrouvent dans bien d’autres symboles mythiques comme ceux du serpent, du géant, ou encore de l’aurochs au travers de la rune Uruz. Ce symbolisme nous parle d’une force brute et sauvage, dont la difficulté majeure est celle de pouvoir la contrôler. C’est une force qui repose sur le pur instinct et qui reflète le chaos des forces qui ont formé la terre à l’origine, une force qui doit être dirigé si on ne veut pas qu’elle parte dans tous les sens. Cet aspect terrestre donne au dragon un aspect négatif certain, car il implique une grande crainte de l’homme face aux forces titanesques du chaos originel.


    -La connexion du dragon avec l’élément «air» trouve toute son expression dans le fait que le dragon soit une espèce de serpent ailé capable de voler et d’évoluer dans les airs. Cela fait de lui un animal tout aussi aérien que terrestre. C’est toute l’ambigüité de la symbolique du dragon d’ailleurs, car il unit en lui des aspects qui semblent s’opposer et même se contredire. Cet aspect céleste nous présente souvent un autre aspect positif du dragon, celui dont les forces brutes sont maîtrisées et dirigées, celui qui donne vie aux forces créatrices de l’ordre cosmique. Après le chaos des origines, une fois la force sauvage et brute contrôlée, la puissance du dragon devient celle qui met de l’ordre dans le chaos originel, celle qui vient régir par sa toute puissance favorisant ainsi la prospérité. Elle vient civiliser et donner une dimension spirituelle à l’être humain. À ce titre, le dragon assume une fonction royale, le transformant en un véritable législateur mythique, et c’est bien pour cet aspect-là que le dragon a été (et l’est encore de nos jours) tellement présent sur les blasons des différents rois, empereurs, nations et régions.


    -La connexion du dragon avec l’élément «feu» se retrouve évidemment dans le fait qu’il crache du feu. Cet élément est très ambigu en lui-même car il regroupe en lui les notions de destruction et de régénération, de mort et de renaissance, le tout à la fois. Il est donc tout aussi négatif que positif, une des nombreuses évidences qui montrent que le mal absolu et le bien absolu sont des notions étrangères au paganisme, car ce sont des concepts nés parmi les cultures sémitiques du Proche-Orient et qui sont venus à nous via les plus grands virus culturels qui soient : le judéo-christianisme et l’islam. Le feu par son pouvoir destructeur est un élément guerrier, une arme fracassante et impitoyable, pour employer un terme à la mode, une «arme de destruction massive». Mais le feu est aussi l’élément qui régénère et qui permet le retour de la vie, c’est le phénix qui renaît de ses cendres, ce sont les cendres qui fertilisent le champ après un incendie. La vie apporte la mort et de la mort renaît la vie, c’est l’image célèbre de l’ouroboros, le serpent qui se mord la queue, symbole que l’on retrouve d’ailleurs souvent comme dragon-serpent. Le feu est aussi associé à la connaissance et à l’initiation vers la sagesse. C’est le feu intérieur qui dévore tout homme en quête de la connaissance liée aux anciennes sagesses.

    Ceci est parfaitement représenté dans les mythes par le dragon gardien de trésors. Ces richesses protégées par le plus terrible des gardiens, en plus d’être matérielles sont aussi d’ordre spirituel. Lorsque des héros solaires comme Héraklès ou Siegfried s’affrontent au grand dragon, c’est pour relever un défi titanesque, pour prouver leur valeur guerrière qui se trouve au-delà de la simple condition humaine. Vaincre le dragon est en soi le plus grand des trésors, démarche typique des héros solaires de la tradition indo-européenne. La victoire lumineuse du héros le convertit en un dieu, car il a vaincu par son courage et sa détermination les forces géantes, brutes et sauvages qui ont formé le chaos originel, la raison solaire est devenue maître de l’instinct lunaire. Julius Evola définissait cette démarche comme la conquête d’immortalité du héros aryen, et Nietzsche n’hésiterait pas à parler du surhumain, de l’Übermensch. C’est cette même démarche que l’on retrouve dans les racines païennes et celtiques de la «quête du saint-Graal», véritable quête guerrière d’immortalité. Dans la tradition indo-aryenne, le dragon est identifié au principe originel, au feu sacré et divin incarné par le Dieu Agni. Le tueur de dragon est alors le sacrificateur qui apaise la puissance divine et produit le soma, le breuvage d'immortalité.

    On peut ainsi constater que le corps même du dragon est pur symbolisme, on dirait presque un puzzle élémentaire qui une fois assemblé donnerait l’image du dragon... des écailles comme un poisson, des ailes comme un oiseau, des pattes comme un animal terrestre, et le feu comme élément originel. Ce n’est d’ailleurs pas l’unique aspect originel du dragon, car il existe aussi celui que l’on retrouve dans plusieurs mythes : l’œuf du dragon. Tout comme l’œuf du serpent, celui du dragon représente l’origine de la vie, celle dont tout le potentiel est encore enfermé. Reclus dans sa coquille protectrice, la vie ne demande qu’à éclore et à jaillir dans tous ses aspects.

    Le paradoxe du symbolisme lié au dragon se rencontre également dans un autre détail intéressant, celui de son sang. Le sang du dragon a la réputation d’être obscur et vénéneux, causant de véritables épidémies, ceci pour l’aspect négatif et destructeur, mais d’un autre côté, le sang du dragon protège les héros et les rend invulnérables. De certaines gouttes de sang tombées sur terre sont nées des plantes aux grandes vertus médicinales. On en revient encore une fois à l’éternelle image de la vie produisant la mort, et de la mort générant à son tour la vie et sa renaissance.

    Hathuwolf Harson



    Sources:
    "Dictionnaire des symboles", Jean Chevalier et Alain Gheerbrant

    "Kleines Lexikon des Aberglaubens", Ditte und Giovanni Bandini

    "Lexikon der germanischen Mythologie", Rudolf Simek

    "Les symboles des Celtes", Sabine Heinz

    "Symboles et mythes de la tradition occidentale", Julius Evola

    Dragons occidentaux: http://fr.wikipedia.org/ wiki/ Dragon_(mythologie)#Dragons _occidentaux

    Symbolisme des Géants: https://www.facebook.com/ photo.php?fbid=287999708005 511&set=a.305926009546214. 1073741844.230064080465741 &type=3&theater

    Symbolisme du serpent: https://www.facebook.com/ photo.php?fbid=328587323946 749&set=a.305428916262590. 1073741838.230064080465741 &type=3&theater

    La rune Uruz et l'aurochs: https://www.facebook.com/ photo.php?fbid=301065820032 233&set=a.300053296800152. 1073741833.230064080465741 &type=3&theater
    Afficher la suite 

     
     

     

    Symbolisme du DRAGON

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    1 commentaire
  •  

    On a trop souvent tendance à l'ignorer, mais le petit royaume dit "de Belgique" actuel, qui n'est somme toute que de création relativement récente (1830), ne représente en fait que la moitié du territoire de la Belgique réelle.

    La Belgique originelle, ou Gaule Belgique, c'est en réalité tout l'espace compris entre la Seine (et la Marne) au sud, et le Rhin au nord-est. Elle est, à tous points de vue, un espace de transition entre les mondes celtique et germanique.

     

    Cette carte restitue fidèlement l'intégralité de cette Belgique originelle, et permet en outre d'y localiser l'implantation des différents peuples belges :

    identité & racines,hans cany,paganisme

    La Gaule Belgique 

    (Précisions : sur cette carte, le "Belgium" est le nom de la province sud-ouest de la Belgique, correspondant en gros aux département de l'Oise et de la Somme de la Picardie actuelle. Au sud-est, le nom de "Germani" n'est pas à confondre avec la Germanie située au-delà du Rhin : il désigne ici les Germains qui peuplaient alors cette portion du territoire belge.)

     

     

    Germains celtisés et Celtes germanisés

     

    Voyons à présent ce qu'écrit Jules César à propos des Belges dans ses fameux Commentaires sur la Guerre des Gaules :

     

    "La plupart des Belges sont issus des Germains ; ils avaient autrefois passé le Rhin, et s'étaient fixés en ces lieux à cause de la fertilité du sol, après en avoir chassé les habitants gaulois."

     

    En outre, il précise :

     

    "Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre, Gaulois. Ces nations diffèrent entre elles par le langage, les institutions et les lois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. Les Belges sont les plus braves de tous ces peuples, parce qu'ils restent tout à fait étrangers à la politesse et à la civilisation de la province romaine, et que les marchands, allant rarement chez eux, ne leur portent point ce qui contribue à énerver le courage : d'ailleurs, voisins des Germains qui habitent au-delà du Rhin, ils sont continuellement en guerre avec eux."

     

    Comme César l'avait bien noté, il est donc manifeste que la Belgique constitue une zone spécifique depuis la plus haute antiquité, dont l'identité ethno-culturelle est celto-germanique, donc ni totalement celtique ni totalement germanique, mais les deux à la fois. Les peuples belges étaient donc constitués de Germains celtisés et de Celtes germanisés, les deux composantes étant chez eux si étroitement imbriquées qu'il est souvent difficile de les distinguer l'une de l'autre...

     

    Les sources se rapportant spécifiquement à ces peuples germano-celtiques de la Gaule Belgique sont hélas assez rares.Néanmoins, il est tout à fait légitime de supposer chez eux un étroit syncrétisme non seulement sur les plans culturel, artistique, sociétal etc, mais aussi dans le domaine spirituel, où le Paganisme celtique s'est très certainement mêlé au Paganisme germanique, donnant ainsi naissance à une Tradition religieuse spécifique. Nous avons donc là un exemple tout à fait exceptionnel de symbiose entre germanité et celticité.

     

    Un ensemble de peuples qui a profondément marqué la région

     

    Au delà de l'image  fort sympathique  mais caricaturale -et souvent anachronique- qu'évoque dans l'esprit du grand public la fameuse bande dessinée "Astérix chez les Belges" , il faut bien se figurer que ces derniers représentent un ensemble de peuples fondateurs ayant marqué de façon indélébile l'ensemble des territoires qui constituent aujourd'hui tant le Royaume de Belgique que la France septentrionale,  du nord de la Seine jusqu'à l'ouest du Rhin. 

    Parmi les peuples belges les plus marquants de l'actuel "nord de la France", Picardie et Nord-Pas de Calais, citons notamment, les Bellovaques, dont le nom a donné celui de Beauvais, leur ancien oppidum, les Ambiens (Amiens), les Suessions (Soissons), ou encore les Atrébates, qui ont donné leur nom à Arras (en flamand Atrecht), et qui sont même peut-être à l'origine du nom de l'Artois (à vérifier). Pour l'actuel Royaume de Belgique, on songera bien entendu aux célèbres Nerviens et Ménapiens, auxquels sont parfois identifiés respectivement, de façon quelque peu hâtive, les actuels Wallons et Flamands. Mais on pourrait tout aussi bien mentionner d'autres peuplades majeures telles que les Eburons, dont le territoire se situait dans l'actuelle province de Liège, ou encore les prestigieux Aduatuque, établis dans ce qui est aujourd'hui l'Ardenne.

    Enfin, au niveau des grandes figures historiques signalons entre autres les chefs belges Ambiorix, roi des Eburons, Catuvolcos (dont le nom signifie "Loup de Guerre"), ainsi que le chef bellovaque Correos (ou Correus dans sa forme latinisée, voire Korreos, véritable "Vercingétorix belge" qui a donné beaucoup de fil à retordre aux envahisseurs romains, en poursuivant une résistance acharnée après la défaite d'Alésia, à la tête d'une coalition de peuples belges. Ce Correos a particulièrement marqué César, qui y fait allusion à plusieurs reprises dans sa "Guerre des Gaules".

     

    Fameuse représentation des derniers instants de Correos, tenant tête aux Romains :

    identité & racines,hans cany,paganisme

    La mort de Corréus (Correos/Korreos), gravure de D. Maillart, XIXème siècle

     
    Cette brève présentation aura peut-être -du moins convient-il de l'espérer- su éveiller l'intérêt du lecteur ou de la lectrice pour les traces historiques, archéologiques, ethnologiques, linguistiques et toponymiques léguées par l'ensemble de ces peuples, qui ont tant contribué à forger un certain nombre de particularismes encore observables de nos jours, et qui ont ainsi grandement contribué à donner au Royaume de Belgique et à la France du nord et du nord-est une identité ethno-culturelle spécifique, tout à fait distincte du monde gaulois pris dans son ensemble.

     

    Pour quelques précisions complémentaires, vous pourrez par exemple consulter la fiche Wikipedia relative aux anciens Belges : http://fr.wikipedia.org/wiki/Belges

    Voir aussi la liste des peuples de la Gaule Belgique : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_peuples_de_la_Gaul...

     Les livres et autres sources littéraires spécifiquement consacrés aux anciens Belges constituent hélas une denrée rare dans le contexte actuel, surtout lorsqu'il est question d'ouvrages de vulgarisation à destination du grand public. Néanmoins, et de façon bien entendu non exhaustive, signalons entre autres le livre d'Eugène Warmenbol "La Belgique gauloise : Mythes et archéologies", paru en 2010 aux Editions Racine, et qui traite plus spécifiquement des représentations symboliques de ce passé national, ainsi que de leur instrumentalisation par les autorités belges entre 1830 et la première moitié du XXème siècle, à travers les arts, l'architecture, les mythes fondateurs du pays etc. Et enfin, si d'aventure vous êtes de passage un de ces jours dans la jolie Province de Luxembourg, au cœur de l'Ardenne belge, ne manquez pas de faire un détour par la commune de Libramont-Chevigny, qui abrite un remarquable et fort sympathique petit Musée des Celtes ( http://www.museedesceltes.be ), dont je vous recommande chaudement la visite.

    Hans CANY



    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    6 commentaires
  •  

    Avez-vous déjà noté les étonnantes similitudes et correspondances symboliques entre les noms que portent les jours de la semaine dans les différentes langues européennes ?

    Au-delà des évidentes parentés entre les langues de souche germanique (comme par exemple l'anglais et l'allemand), force est de constater, à quelques exceptions près, leurs remarquables concordances sur le plan symbolique, non seulement de par les noms des planètes auxquelles chaque jour fait référence, mais également et surtout de par les divinités et leurs attributions qui y sont associées.

    Pour ne prendre qu'un exemple très simple, examinons de plus près les correspondances de ces noms entre trois langues européennes bien connues, le français, l'anglais, et l'allemand :



    Français : Lundi ("Jour de la Lune")

    Anglais : Monday ("Jour de la Lune")

    Allemand : Montag ("Jour de la Lune")



    Français : Mardi ("Jour de Mars", dieu de la guerre)

    Anglais : Tuesday ("Jour de Tyr", dieu de la guerre)

    Allemand : Dienstag ("jour de Thincsus", dieu de la guerre)



    Français : Mercredi ("Jour de Mercure")

    Anglais : Wednesday (Wodan's Day, "Jour de Wodan" ==>correspondance Mercure-Lug-Wodan/Odin)

    Allemand : Mittwoch ("Milieu de la semaine" ==> sans correspondance)



    Français : Jeudi ("Jour de Jupiter", dieu de la foudre)

    Anglais : Thursday ("Jour de Thor", dieu de la foudre)

    Allemand : Donnerstag ("Jour de Donar/Thor", dieu de la foudre)



    Français : Vendredi ("Jour de Venus", déesse de l'amour)

    Anglais : Friday ("Jour de Freya", déesse de l'amour)

    Allemand : Freitag ("Jour de Freya", déesse de l'amour)



    Français : Samedi ("Jour de Saturne")

    Anglais : Saturday ("Jour de Saturne")

    Allemand : Samstag ("Jour de Saturne")



    Français : Dimanche ("Dominus Dies", interprétation chrétienne tardive où le Dieu biblique remplace le Dieu Soleil)

    Anglais : Sunday ("Jour du Soleil")

    Allemand : Sonntag ("Jour du Soleil")




    Loin d'être le fruit de coïncidences liées aux hasards de l'évolution linguistique, ce fait en apparence anodin ne l'est pas du tout, puisqu'il illustre non seulement la pérennité des symboles mythologiques païens jusqu'à l'époque actuelle , mais aussi et surtout les étroites affinités spirituelles et culturelles ayant persisté de tous temps entre les divers peuples apparentés à l'indo-européanisme (quelles que soient les branches auxquelles se rattachent leurs langues respectives : germaniques, latines, celtiques, etc).

    Le patrimoine spirituel et culturel de tous les peuples européens constitue bel et bien un creuset civilisationnel commun. Et c'est à nous, Européen(ne)s modernes, dépositaires de ces traditions ancestrales, qu'il incombe de retrouver la trace d'une mémoire trop longtemps occultée. Car, pour paraphraser Nietzsche, l'avenir appartient aux peuples qui auront la plus longue mémoire...

     

    Hans CANY

    hans cany,paganisme,identité & racines,religions




     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    3 commentaires
  • Les rois de France, et avec eux toute la noblesse/aristocratie française, se sont de tous temps réclamés de la lignée directe des Francs, et par-là même de mystérieuses origines "troyennes"...
    Un mystère qui n'en est pas véritablement un, en fait.
    Les sources concernant les Francs avant les "Grandes invasions" sont hélas fort rares, et il serait particulièrement intéressant de retrouver des informations se rapportant à leur spiritualité païenne, qui de toute évidence devait se rapporter à la Tradition germano-nordique, comme chez tous les Germains.
    Concernant la fable des origines "troyennes", il me semble évident que ce mythe a été construit de toutes pièces à des fins stratégiques/politiques, et qu'il s'est surtout imposé à partir de la "conversion" opportuniste de Khlodwig (plus connu sous la forme romanisée Clovis) au christianisme, en 496. Ce mythe s'est par la suite instauré avec les dynasties mérovingienne puis carolingienne, et a en effet perduré dans la lignée des rois de France jusqu'au XVIIIème siècle.
    L'objectif de cette fable plus que douteuse ne fait guère de doute. Les Francs, qui sont devenus les plus "romanisés" des Germains, avaient en effet pour ambition de prendre la relève du défunt Empire Romain d'Occident. Pour asseoir la légitimité de cette prétention, quoi de mieux que d'adopter officiellement la religion de l'Eglise de Rome, et de mettre en avant ces prétendues "origines troyennes", qui les assimilaient de facto aux racines mythiques du peuple romain (Enée etc) ?...
    Les dessous de la manoeuvre me semblent on ne peut plus claires. Je pense qu'on ne peut décemment pas ajouter foi à cette légende, et que les Franks étaient juste d'ascendance germanique, comme tous les autres peuples assimilés. Et cela, même s'il est exact qu'ils se sont très tôt latinisés/romanisés, par pur intérêt.
    La langue franque a cependant perduré dans la lignée royale jusqu'à l'avènement de Hugues Capet, en 986, premier roi de France a ne plus avoir su parler germanique.

    En tout cas, il est souvent dit qu'avant cette romanisation, les Francs ignoraient l'écriture, ne s'appuyant que sur la tradition orale. D'où l'extrême rareté des sources anciennes précises les concernant.... Ceci dit, il serait intéressant de savoir s'ils ont anciennement fait usage des runes par exemple, au moins à des fins symboliques et/ou magiques.
    La période antérieure à leur christianisation mérite une attention toute particulière..

    J'ajoute que je m'insurge contre la vulgate officielle qui prévaut depuis peu (politiquement correct oblige...), et qui affirme que finalement, les "Grandes invasions" n'auraient pas été si importantes que cela numériquement parlant, que les peuples en question n'auraient laissé que peu ou pas de traces de leur passage, et autres fariboles. Les Francs, entre autres, ont été beaucoup plus nombreux à s'implanter dans les régions nord que ce que les thèses à la mode et certains historiens "autorisés" prétendent actuellement. Dans le cas contraire, il est bien évident qu'ils n'auraient pu laisser autant de marques sur les plans toponymique, linguistique, hématologique etc

    Hans CANY

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     

    Alors que beaucoup trop de gens s'obstinent à considérer le français comme une langue prétendument "latine", je m'inscris en faux contre une telle assertion.

    Contrairement à l' italien, à l'espagnol, au portugais et au roumain, qui sont effectivement des langues latines à part entière, le français n'est en fait que partiellement une langue "latine" (romane, devrait-on d'ailleurs dire de façon plus juste en ce qui le concerne)...

    En effet, outre le latin, les apports qui l'ont formé sont également constitués d'éléments grecs, celtiques, et germaniques (francique mais pas seulement, et l' apport germanique dans le français est loin d'être négligeable).

    En fait, le français est un "patchwork". C'est une langue qui se situe à l'exact carrefour des idiomes gréco-latins, celtiques, et germaniques.

    La plupart des gens n'ont pas conscience, par exemple, du rôle capital qu'a rempli le celtique ancien dans la formation de la langue française.
    Beaucoup plus de traces du celtique continental gaulois qu'on ne le croit généralement sont en effet passées dans le français, contrairement aux idées reçues. Environ 300 mots courants -voire "populaires"- nous viennent directement du celtique ancien.

    Quelques exemples parmi beaucoup d'autres :

    à ==> du gaulois "ad" (même sens)
    abriter ==> du gaulois "abbritto/abbratto"
    agacer ==> du gaulois "agacio"
    aigre ==> du gaulois "acer/acros"
    ainsi ==> du gaulois "ensindo/insindo"
    ajonc ==> du gaulois "ation/action"
    alise ==> du gaulois "alisia/alesia"
    aller ==> du gaulois "alo"
    alouette ==> du gaulois "alauda/aloda"
    alpe ou alpes ==> du gaulois "alpa"
    ambassade ==> du gaulois "ambactiata" ("ambactos" = serviteur, envoyé, ambassadeur)
    andouiller (de cerf) ==> du gaulois "antolio"
    anguille ==> du gaulois "angis"
    ardoise ==> du gaulois "artesia/ardesia"
    argent ==> du gaulois "argenton"
    argot ==> du gaulois "arcato/arcoto"
    arpent ==> du gaulois "arependis"
    arracher ==> du gaulois "arraco/arranco/exraco"
    arrimer ==> du gaulois "arrimmo"
    attelle ==> du gaulois "astella"
    auvent ==> du gaulois "aubannos"
    bac (bâteau) ==> du gaulois "baccos/bascos"
    bâche ==> du gaulois "basca/bascia"
    bachelier ==> du gaulois "baccalarios"
    badine, baderne, bâton ==> du gaulois "batina/basterna"
    bagarre ==> du gaulois "bago"
    bague ==> du gaulois "bacca/baga"
    baie (maritime) ==> du gaulois "bacia/bacco"
    baille (eau) ==> du gaulois "badila"
    baiser ==> du gaulois "basio", dérivé de "busio" (bouche, lèvre)
    balai ==> du gaulois "banatlos"
    balcon ==> du gaulois "balacon"
    balise ==> du gaulois "balisia/balidia"
    balle/boule/ballon ==> du gaulois "balla/bolla"
    bancal ==> du gaulois "bancalis"
    baril ==> du gaulois "barriclo"
    barrique ==> du gaulois "barrica"
    bas ==> du gaulois "bassos"
    bassin ==> du gaulois "baccinon"
    bec ==> du gaulois "beccos"
    bêche ==> du gaulois "besca/bethica"
    beigne ==> du gaulois "begna/bogna"
    berceau ==> du gaulois "barcio/bertho"
    béret ==> du gaulois "berron"
    berge ==> du gaulois "berga"
    bernique ==> du gaulois "bernica"
    béton ==> du gaulois "betomen/beto"
    billot ==> du gaulois "bilia"
    bitume ==> idem que béton, du gaulois "betomen"
    blague ==> du gaulois "balga/bolga"
    blaireau ==> du gaulois "blaria"
    blason ==> du gaulois "blatio/mlatio"
    bloc ==> du gaulois "bloco/blocco"
    bagnole ==> terme dialectal du nord-ouest, de "banniole" = mauvaise carriole
    braguette ==> du gaulois "braga", les braies (pantalon)


    Etc etc etc...
    On pourrait continuer ainsi très très longtemps, avec toutes les lettres de l'alphabet.
    Mais c'est déjà assez édifiant, non ??...

    Des mots français directement dérivés du gaulois, il y en a plusieurs centaines (si on compte les dérivés de chaque substantif), et la plupart d'usage très courant. A ce sujet, je vous recommande d'ailleurs un petit ouvrage (dont je possède un exemplaire) intitulé "DICTIONNAIRE DES MOTS FRANCAIS D' ORIGINE CELTIQUE", par Jean-Marie RICOLFIS ("Celtes et Gaulois" Troisième partie, Editions Paris-Aubusson / Cercle Lugos, 1995).


     

    hans cany,identité & racines
    Inscription gauloise d'Alise-Sainte-Reine

     

     



     

     

    Tirés du net, quelques exemples de l'apport germanique (francique) dans la langue française :

    abandonner (de bannjan = bannir)
    astiquer (de steken = pousser, utiliser un bâton pointu, relaté à stakka)
    bâtir, bastille (de bast = écorse, écorse de bouleau en lamelle, ficelle, matériel de construction)
    bière (de bera)
    blanc (de blink = briller)
    bleu (de blao)
    bordure (de boord = bord)
    brun (de bruin)
    chic (de schikken = bien ranger, donc être valable)
    choc, choquer (de scoc, schok = secousse)
    cresson (de kresso = plante signifiant nourriture)
    dard (de darod = lance à jeter)
    détacher, attacher, tailler, étal (de stakka = pieu, bâton pointu)
    écran (de scherm = protection)
    épieu, pieu (de speut = pointu)
    épier (de spieden)
    escarmouche (de skirmjan = défence limitée)
    étale, étalage, étable (de stal = construction où l'on 'case' un animal)
    fief (de fehu, vee = troupeau de bovins)
    fouquet (de fulko = écureuil)
    frais (de frisk, fris)
    fauteuil (de faldistôl = chaise stôl pliable faldi)
    galop(er) (de walalaupan, wel lopen = bien courir)
    gant (de want)
    garant (de warand, ware hand = vrai (et en) main)
    garçon (de wrakjo = diminutif de wraker = tueur, donc: petit guerrier )
    garde, gardien (de warding, dérivé de wachten = attendre, observer, se tenir prêt)
    gaspiller, gaspillage (de wostjan, woest = rendre sauvage , sauvage)
    grappe (de greip, greep, grip = prise par une main)
    gris (de grîs, grau = brillant mais foncé)
    guerre (de werra, war = confusion)
    haïr (de hatjan)
    honnir (de haunjan, honen)
    jardin (de gaarden, dérivé de wachten = (plur.) les parcelles gardées, entourées d'une protection)
    landes (de land= terre sableuse)
    loge(r) (de laubja)
    marche(r) (de marka = marquer d'un pas)
    marque (de mark, merk = signe, signe d'une délimitation, frontière)
    marquis (de mark = comte d'un région frontalière)
    maréchal (de marhskalk= gardien skalk des juments maren royales)
    randonnée (de rant, rand = coté)
    rang (de hring = chaînon, anneau)
    saisir (de sakjan = revendiquer)
    standard (de standhard = tenir debout fermement)
    trot(ter) (de trotton = mouvement de haut en bas)

    Etc etc.



    Enfin, en guise d'appendice, pour tous ceux qui s'imaginent que le français ne comprend que quelques rares mots d'origine celtique et dérivés du breton, précisons aussi que beaucoup de termes bretons sont en fait eux-mêmes apparentés au...gaulois (eh oui !).
    Par exemple :

    Marc'h ==> du gaulois "marcas" (cheval)
    Bagad (et français bagaude) ==> du gaulois "baccatos" (troupe)
    Men ==> du gaulois "meno" (pierre, montagne)
    Bara ==> du gaulois "barago" (= pain)
    Gwin = du gaulois "oinos" (= vin)
    Anaon ==> du gaulois "anatmon" (= âme)

    Etc... (les exemples sont légion, mais vu que je ne connais moi-même que 60 à 80 termes de la langue bretonne, je ne pourrais pas énormément développer le sujet)


     

     


    CONCLUSION


    A l'origine, le celtique continental ancien (auquel se rattachaient les divers dialectes gaulois) était lui-même une langue très proche du latin, dans ses structures grammaticales, syntaxiques, son vocabulaire etc. C'est d'ailleurs pour cette raison que le latin des envahisseurs romains a été si facilement assimilé par les populations des Gaules.
    Et à ce titre, il est franchement réducteur de parler de langue "latine", puisque le latin dont découlent les langues romanes ultérieures (langues d'Oc et d'Oïl, dont procède le français) n'a fait que se superposer aux parlers gaulois préexistants.
    En outre, comme je l'expose dans le cadre de ce petit article, il y a eu énormément d'apports gaulois et germaniques dans la formation du vocabulaire français. Ce qui n'est pas le cas des langues véritablement latines (Italien, espagnol, portugais etc).
    Si le français a été classé officiellement comme langue "latine", c'est surtout parce que jusqu'à une époque récente, on n'avait que très peu de connaissances au sujet de la langue celtique continentale. Mais ces connaissances ont nettement progressé depuis les vingt dernières années, et il est donc aujourd'hui tout à fait légitime de remettre en question certaines "certitudes" en matière de linguistique.
    En ce sens, le français est une langue quelque peu "bâtarde", ce qui en fait toute la richesse et la singularité. Et c'est pourquoi il est très réducteur de la classer parmi les langues "latines". Ce qui ne peut être vrai qu'en partie seulement.

    L'objet de ce petit exposé est donc juste de vous encourager à en finir avec une idée fausse : non, nous ne parlons pas une langue latine, et oui, il y a beaucoup de celtique, d' hellénique et de germanique dans notre parler quotidien !

     

    Hans CANY

     

     Le français, langue "latine" ? Ca se discute...

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  •  

     

    Le terme de "loup-garou" a plongé bien des étymologistes dans la perplexité...
    Cependant, je vais résumer la thèse qui, selon moi, est la plus plausible.

    Tout d'abord, l'origine du mot "loup", pour sa part, ne fait guère de mystère : il s'agit d'un dérivé de l'ancien français "leu", lui-même provenant du latin "lupus" (==> nom latin du loup : canis lupus).

    En revanche, c'est l'origine du mot "garou" qui parait souvent plus obscure. Pourtant, l'évidence s'impose, là aussi.
    Le mot est tout simplement d'origine germanique.

    L'ancienne racine germanique Wer/War (qui a donné dans l'anglais moderne "Were" et "War") semble avoir signifié "homme" à une époque reculée, non pas homme au sens commun du terme, mais homme avec une notion d'agressivité, de férocité guerrière (d'où l'anglais "War").
    Dans certaines branches linguistiques germaniques, le "W" s'est muté en "G", ce qui arrive très fréquemment (pour prendre un exemple très commun, citons le prénom germanique "Wilhelm", qui a donné "Guillaume").

    Ainsi, l'association des deux notions d' "homme féroce" et de "loup" a donné naissance à de multiples variantes dans les langues germaniques, pour désigner ce que nous nommons le loup-garou :

    Vieux germain (dont anglo-saxon) : Warwulf et Werwulf
    Allemand moderne : Werwolf
    Flamand/Néerlandais moderne : Weerwolf
    Anglais moderne : Werewolf
    Francique : Waru-Wulf
    Norrois : Varulf, puis Garwall
    Vieux normand : Garwarf

    Etc etc (il existe beaucoup d'autres variantes)

    Or, le vieux français "garou" découle directement des termes norrois et normand de Garwall/Garwarf, dont il est une déformation, et qui signifie à lui seul "Homme-loup".

    Ainsi, on peut dire que le terme français de loup-garou est un abus de langage, puisqu'il constitue en quelque sorte un pléonasme : littéralement, il signifie en effet "loup-homme loup" !

    Pour l'anecdote, je ne résisterai pas au plaisir de mentionner aussi une autre petite variante linguistique, en rapport direct avec mes propres origines "nordistes".
    En Picardie, le terme servant à désigner le loup-garou est "Louéroux", qui existe aussi sous la forme plus ancienne "Leuwarou".
    La langue picarde, loin de n'être qu'un vulgaire patois comme on le croit trop souvent, est en fait une véritable langue, une langue d'Oïl tout comme le français à côté duquel elle s'est développée parallèlement, ce qui explique les nombreuses similitudes entre les deux idiomes.
    Or, dans ce terme de "Leuwarou", vous pourrez noter que l'on retrouve non seulement "Leu" comme dans le vieux français, mais aussi "Warou", qui s'apparente évidemment à la vieille racine germanique "War/Waru/Wer", comme dans le francique "Waru-Wulf".
    Ainsi, même en picard, on retrouve ce fameux pléonasme : "Leuwarou" = "Loup-Homme loup" !


    Notons enfin que dans certaines langues celtiques, on trouve aussi d'assez curieuses similitudes.
    Dans le vieux gallois, par exemple, "loup-garou" se dit "Guruol" ou "Guorguol", la première syllabe signifiant "homme", la seconde "loup"...

    Hans CANY

     

    Intimement liée au mythe lycanthropique, je ne peux manquer de signaler ici la thèse du "double astral", consciencieusement développée par Claude Lecouteux dans son étude universitaire "Fées, sorcières et loups-garous au Moyen-Âge" , et également abordée dans l'ouvrage d' Adam Douglas "Loup-garou, qui es-tu ?" .

    Selon cette thèse, le mythe du loup-garou, d'essence chamanique, se perd véritablement dans la nuit des temps, et est intimement lié à la croyance au "Double".
    D'après cette croyance très ancienne et très largement répandue, le monde onirique (celui des rêves), loin de n'être qu'une simple récréation ou divagation de l'esprit, constitue bel et bien une sorte de monde psychique parallèle, une réalité impalpable, dans une autre dimension que celle qui régit nos existences terrestres et concrètes. Dans certaines circonstances, un être humain peut, volontairement ou non, produire durant son sommeil un "double" (astral), lequel peut alors être vu au même moment en un tout autre endroit par des individus éveillés (phénomène de la bilocation). Ce "double" de la personne endormie peut soit revêtir son apparence habituelle, soit revêtir une apparence modifiée. Et ce "double" peut tout aussi bien ne se manifester que visuellement, de manière intangible et évanescente, que se matérialiser de façon plus concrète en certains cas. Ce principe de la projection d' un "double" peut ainsi apporter une explication plausible à nombre d'observation de "monstres" effectuées par des personnes sincères, ayant correctement interprété leurs visions et n'ayant souffert d'aucune forme d'hallucination.



    A lire sur ce sujet précis :

    Image

    Fées, sorcières et loups-garous... Enchanteurs ou terrifiants, ces êtres mystérieux n'ont cessé de nous fasciner et demeurent encore présents dans nos récits, nos rêves et nos hantises. Mais de quelles croyances sont-ils la survivance ? Claude Lecouteux a décelé, dans les légendes germano-scandinaves et dans maints aspects de la culture européenne, une conception religieuse bien oubliée : l'âme, ou plutôt le Double, peut - sous une forme humaine ou animale - s'échapper du corps pendant le sommeil, la transe ou même le coma, puis réintégrer son enveloppe charnelle. Et si certains subissent, bien malgré eux, cet étrange voyage, d'autres, parfois accusés de sorcellerie, savent le provoquer. Etonnant archéologue de l'âme médiévale, Claude Lecouteux révèle l'origine et l'importance de la croyance au Double, et en saisit les métamorphoses à travers les siècles. Ainsi, loin d'être des fantaisies ou de vagues superstitions, fées, sorcières et loups-garous témoignent d'une vision ancienne - combattue, refoulée, mais cohérente - du monde et de l'au-delà.



    SOMMAIRE :

    . L'AME HORS DU CORPS
    -Le voyage extatique
    -Les extatiques païens
    -Une singulière conception de l'âme

    . LES DEGUISEMENTS DU DOUBLE
    -Le double et les fées
    -Double et sorcellerie
    -La métamorphose, le double, le loup-garou

    . VOIR LE DOUBLE
    -Autoscopie
    -L'ombre, le reflet, l'image



    Claude Lecouteux est professeur de littérature et de civilisation du Moyen Age à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Il a déjà publié, aux Editions Imago, Fantômes et Revenants au Moyen Age (1986), Les Nains et les Elfes au Moyen Age (1988), Démons et Génies du terroir au Moyen Age (1995), Mélusine et le Chevalier au Cygne (1997), Chasses fantastiques et Cohortes de la nuit au Moyen Age (1999), Histoire des vampires (1999), La Maison et ses Génies (2000), Le Mort aventureux (roman, 2003), Le Livre des grimoires (2002) et Le Livre des talismans et des amulettes (2005).






    A lire également, cet excellent ouvrage qui traite de façon plus large des racines chamaniques du mythe lycanthropique :

    Image



    Enfin, si vous ne le connaissez pas déjà, un ouvrage de référence incontournable depuis plusieurs décennies, assez facilement trouvable à bas prix chez les bouquinistes ou sur eBay, où il apparait fréquemment :

    "LOUPS-GAROUS ET VAMPIRES", de Roland Villeneuve


    Image

     

    Hans CANY

     

     

    Un petit extrait du Satyricon de Pétrone (premier siècle de l' ère chrétienne). Il s'agit du tout premier texte littéraire faisant clairement allusion au loup-garou. Si l'on excepte bien évidemment le récit antérieur à propos de Lycaon métamorphosé en loup par Zeus, dans la mythologie grecque...
    Le narrateur est un affranchi, qui relate une anecdote datant de l'époque où il était encore esclave.
    Témoignage sincère rapporté par Pétrone, ou simple fantaisie littéraire, créée de toutes pièces par lui ? On ne le saura hélas jamais.

    [LXII] Forte dominus Capuae exierat ad scruta scita expedienda. Nactus ego occasionem persuadeo hospitem nostrum, ut mecum ad quintum miliarium ueniat. Erat autem miles, fortis tanquam Orcus. Apoculamus nos circa gallicinia ; luna lucebat tanquam meridie. Venimus inter monimenta : homo meus coepit ad stelas facere ; sedeo ego cantabundus et stelas numero. Deinde ut respexi ad comitem, ille exuit se et omnia uestimenta secundum uiam posuit. Mihi anima in naso esse ; stabam tanquam mortuus. At ille circumminxit uestimenta sua, et subito lupus factus est. Nolite me iocari putare ; ut mentiar, nullius patrimonium tanti facio. Sed, quod coeperam dicere, postquam lupus factus est, ululare coepit et in siluas fugit. Ego primitus nesciebam ubi essem ; deinde accessi, ut uestimenta eius tollerem : illa autem lapidea facta sunt. Qui mori timore nisi ego ? Gladium tamen strinxi et in tota uia umbras cecidi, donec ad uillam amicae meae peruenirem. In laruam intraui, paene animam ebulliui, sudor mihi per bifurcum uolabat, oculi mortui ; uix unquam refectus sum. Melissa mea mirari coepit, quod tam sero ambularem, et : « Si ante, inquit, uenisses, saltem nobis adiutasses ; lupus enim uillam intrauit et omnia pecora tanquam lanius sanguinem illis misit. Nec tamen derisit, etiamsi fugit ; senius enim noster lancea collum eius traiecit. » Haec ut audiui, operire oculos amplius non potui, sed luce clara Gai nostri domum fugi tanquam copo compilatus ; et postquam ueni in illum locum, in quo lapidea uestimenta erant facta, nihil inueni nisi sanguinem. Vt uero domum ueni, iacebat miles meus in lecto tanquam bouis, et collum illius medicus curabat. Intellexi illum uersipellem esse, nec postea cum illo panem gustare potui, non si me occidisses. Viderint quid de hoc alii exopinissent ; ego si mentior, genios uestros iratos habeam. »

    TRADUCTION :

    [62] Par bonheur, mon maître était allé à Capoue pour liquider un lot de vieilles hardes. Saisissant l'occasion, je décide un hôte que nous avions à m'accompagner pendant cinq milles. C'était un militaire, fort comme un ogre. Nous nous débinons à la nuit, vers le chant du coq : la lune éclairait comme en plein jour. Nous arrivons entre les tombeaux ; voilà mon homme qui s'écarte du côté des stèles ; moi, je m'assieds en fredonnant un air, et je compte les stèles. Et puis, en me retournant vers mon compagnon, je le vois qui se déshabille et qui dépose tous ses habits sur le bord de la route. J'avais la mort au bout du nez ; je ne remuais pas plus qu'un cadavre. Pour lui, il se mit à pisser autour de ses vêtements, et aussitôt il se changea en loup. Ne croyez pas que je blague : je ne mentirais pas pour tout l'or du monde. Mais, pour en revenir à mon histoire, une fois changé en loup, il pousse un hurlement et s'enfuit dans les bois. Moi, tout d'abord, je ne savais où j'étais ; puis, je m'approchai pour emporter ses habits ; mais ils s'étaient changés en pierre. Si jamais homme dut mourir de frayeur, c'était bien moi. Pourtant, je tirai mon épée, et tout le long de la route j'en frappai les ombres jusqu'au moment où j'arrivai à la ferme de ma maîtresse. Quand j'entrai, j'étais pâle comme un spectre ; j'ai bien failli claquer pour de bon ; la sueur me ruisselait par l'enfourchure ; mes yeux étaient morts, j'ai bien cru ne jamais me remettre. Ma brave Mélissa s'étonna de me voir en route à pareille heure : « Si tu étais venu plus tôt, me dit-elle, au moins tu nous aurais donné un coup de main ; un loup est entré dans la ferme et toutes nos bêtes, il les a saignées comme un boucher. Mais cela lui a coûté cher, bien qu'il ait pu s'échapper : car un de nos esclaves lui a passé sa lance à travers le cou. » Quand j'ai entendu ça, il n'a plus été question pour moi de fermer l'œil, mais sitôt le jour venu, je me sauvai chez notre maître Gaïus, comme un cabaretier qu'on aurait dévalisé. Et arrivé à l'endroit où les vêtements s'étaient changés en pierre, je n'ai plus rien trouvé que du sang. Mais, quand je fus rentré chez nous, le militaire gisait dans son lit, soufflant comme un bœuf, et un médecin lui pansait son cou. J'ai compris que c'était un loup-garou ; et à partir de ce moment, on m'aurait tué plutôt que de me faire manger un bout de pain avec lui. Libre aux autres d'avoir leur opinion là-dessus : mais moi, si je mens, que tous vos Génies me confondent. »
    (Traduit par Alfred Ernout)
     
     
    Pour preuve que le loup-garou n'a pas toujours et systématiquement été considéré comme une créature maléfique, "LES CHIENS DE DIEU", de Gaël Milin (Editions BRETAGNE, 1993) : une étude portant sur la représentation du Loup-Garou en Occident entre le XIème et le XXème siècles, et qui met tout particulièrement l'accent sur le cas breton :

    Comment un même personnage (le loup-garou) peut-il être représenté, selon les documents, selon les époques, comme un bon chevalier aimé de son roi (Bisclavret, Mélion), comme un sorcier anthropophage, ayant passé un pacte avec Satan, et, comme tel, promis au bûcher (XVIe-XVIIe siècles), ou encore comme un « chien de Dieu », luttant héroïquement contre sorcières et sorciers pour récupérer les semences et assurer ainsi la prospérité et d’abondantes récoltes ?
    C’est de cette interrogation qu’est né le présent ouvrage qui s’attache à décrire et analyser la réprésentation du loup-garou en Occident du Moyen-Age jusqu’à nos jours.


    Cet ouvrage a été rédigé par un littéraire, médiéviste romaniste, lecteur passionné des grands collecteurs bretons du XlXe siècle (Luzel, Sébillot...), travaillant au sein du C.R.B.C., laboratoire du CNRS, fondé par un historien, spécialiste de la Civilisation de la Bretagne (Yves Le Gallo), dirigé par un directeur de recherches en ethnologie de la Bretagne (Donatien Laurent).

    La représentation du loup-garou y est analysée dans un esprit pluridisciplinaire, (inspiré de l'histoire des mentalités, mais adapté à la spécificité de chaque corpus), depuis le Moyen Age (et les lais bretons) jusqu'à l'époque moderne (contes oraux, récits de croyances collectés, pour l'essentiel, en Bretagne).




    Image

    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique